Si le travail fait un retour sur le grand écran depuis les années 2000, peu de films
en témoignent, reconnaît Stéphane Brizé. Lui-même n’a réalisé qu’un seul film sur le sujet, La Loi du marché, en 2015.
Peu d’ouvriers sur le grand écran
Les ouvriers sont peu représentés au cinéma
, constate aussi Robert Guédiguian. Ou ils y sont caricaturés : l’ivrogne, l’ouvrier qui vote FN
, des comédies où les travailleurs sont gentils mais cons
. Des films violemment antipopulaires et idéologiquement dangereux
, dénonce le cinéaste. Un début d’explication : L’art a toujours eu à voir avec la commande, hier avec les princes, aujourd’hui avec les puissances de l’argent, l’industrie culturelle.
« Un embourgeoisement terrible du théâtre public »
Pour Bruno Lajara, auteur et metteur en scène de théâtre, on doit se réapproprier les moyens de production
. Celui qui a choisi de rendre la parole à ceux qui ne l’ont plus
, constate une forme d’autocensure
.
Son projet sur la catastrophe du Rana Plaza, au Bangladesh, a parfois eu du mal à trouver une salle. Christian Schiaretti, metteur en scène et directeur du Théâtre national populaire de Villeurbanne, pointe un embourgeoisement terrible du théâtre public
.
C’est le public qui est subventionné dans le théâtre, rappelle-t-il, aller au théâtre est un acte militant et pas consumériste.