2016 a été l’année de tous les records en termes de réchauffement climatique. Avec en moyenne +0,62° par rapport à la période 1981-2010, l’année 2016 se prépare à devenir l’année la plus chaude jamais observée. C’est dans ce contexte aigu de réchauffement global que se déroule la XXIIe conférence de l’ONU sur le climat (COP22) à Marrakech.
Ce rendez-vous suit la COP21 qui a accouché de l’Accord de Paris sur le climat. Le texte, entré en vigueur le 4 novembre 2016, a pour objectif principal de maintenir l’augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2 degrés Celsius voire à 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.
Et Trump dans tout ça ?
Sur le court terme, l’élection à la Maison blanche de Donald Trump est survenue après le coup d’envoi de la conférence. Cette élection aura-t-elle des conséquences sur le calendrier défini par la COP21 ? Le nouveau Président américain dénoncera-t-il l’Accord de Paris ? L’enjeu est important, les États-Unis étant le deuxième émetteur de gaz à effet de serre juste après la Chine. Le nouveau président ne fait pas preuve de progressisme en matière de climat. Le dérèglement climatique ? Un concept inventé par les Chinois pour empêcher l’industrie américaine d’être compétitive
, avait-il argumenté avant d’accéder à la plus haute fonction politique américaine.
Durant sa campagne électorale, le milliardaire avait promis d’annuler la ratification de son pays. Pourrait-il tenir parole ? Oui, mais pour que la dénonciation soit effective il devra attendre quatre ans soit la fin de son mandat. Mais dénonciation ou pas, rien n’empêchera Donald Trump de ne pas respecter les termes de l’Accord. Car c’est là la faiblesse de l’Accord de Paris, aucune contrainte n’a été définie et contrairement à l’accord de Kyoto, il ne précise pas d’objectifs chiffrés de réduction des gaz à effet de serre.
Des engagements encore insuffisants
Durant la COP21, chaque pays s’est fixé des objectifs quantitatifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Des réductions qui devraient notamment toucher les secteurs de la production d’énergie, des transports, l’industrie, l’habitat ainsi que le traitement des déchets. Ces objectifs ont été inscrits dans des contributions nationales volontaires. Mais les engagements nationaux sont encore insuffisants. Leur somme met la planète sur une trajectoire de +3 °C, voire 3,4° selon l’ONU.
L’une des missions de la conférence de Marrakech : définir des outils fiables mesurant la réalité des efforts entrepris par les États. Notamment au travers de leurs politiques publiques. Un exercice difficile, la COP21 ayant préféré privilégier la transparence plutôt que des règles contraignantes
Autre enjeu important de Marrakech : la mobilisation de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique. Les critères de répartition de cette somme intéressent au plus haut point de nombreux pays du Sud.
Et les conséquences sociales des engagements climatiques ?
Côté syndical, FO et la Confédération syndicale internationale souhaitent que les questions sociales soient enfin prises en compte. Car les enjeux de la crise climatique dépassent très largement la simple question environnementale. Diminuer les émissions de gaz à effet de serre, c’est bien mais il ne faut pas pour autant oublier les impacts sociaux.
Autre demande de FO : que les engagements financiers des États soient clairs et soumis à un calendrier contraignant ainsi qu’à une évaluation régulière selon des critères précis, en particulier sociaux. Le nerf de la guerre contre le réchauffement climatique demeure l’investissement public dans les politiques environnementales. L’eau et l’énergie, des secteurs cruciaux doivent demeurer des biens publics sous contrôle et gestion publics.