La détermination des personnels des Ehpad et des services à domicile reste entière. Après une première journée nationale de grève et de manifestations le 30 janvier, ils n’ont pas obtenu de réponses à leurs revendications en dépit de l’ampleur de leur mouvement. Pas moins de 31,8% de grévistes avaient été recensés ce jour-là par la direction générale du ministère de la cohésion sociale.
Confrontés à la surdité du gouvernement, les personnels des Ehpad et leurs syndicats (FO, CGT, CFDT, CFTC, CGC, FSU, Solidaires, Unsa, Afas-Santé) ont décidé d’une nouvelle journée de grève et d’actions le 15 mars. Leur mouvement recueille toujours le soutien de l’association de directeurs AD-PA, d’organisations de retraités (dont l’UCR-FO) et d’associations de familles et d’aidants.
Pas de réponses aux revendications des personnels
La ministre de la Santé ne cesse de tenter de désamorcer la grogne. Agnès Buzyn avait annoncé fin janvier le déblocage de 50 millions d’euros supplémentaires pour les Ehpad, puis nommé un médiateur pour expertiser
les effets de la réforme du financement des Ehpad - une provocation
pour les syndicats.
Elle a indiqué le 14 février vouloir ouvrir le chantier de la dépendance dans les mois qui viennent
, pointant le versement inégalement réparti
de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) entre les départements.
Mais ces annonces ne répondent pas aux revendications de personnels à bout, pour lesquels l’urgence reste une amélioration des conditions de travail et des conditions d’accueil des résidents.
Pour un ratio d’un agent par résident
Les personnels des maisons de retraite rappelleront donc leurs revendications le 15 mars. Ils demandent l’application d’un ratio d’un agent par résident, le maintien de tous les effectifs et l’abrogation de la réforme des tarifs des Ehpad, qui se traduit par des baisses de dotations et des suppressions de postes.
L’amélioration des rémunérations des personnels et de leurs perspectives de carrière figurent aussi dans le cahier des revendications.
Les syndicats prévoient le 15 mars des rassemblements devant les établissements, les Agences régionales de santé (ARS) ou les préfectures seront organisées dans les départements et régions, ainsi que des délégations syndicales auprès des représentants locaux des pouvoirs publics.
Un tremplin pour la mobilisation du 22 mars
La mobilisation du 15 mars visant à obtenir l’ouverture de négociations sur les revendications s’inscrit pour nous dans la préparation de la mobilisation de la fonction publique prévue le 22 mars
, indique Luc Delrue, secrétaire fédéral à la fédération des services publics et de santé FO (SPS-FO).
Depuis la grève du 30 janvier dans les Ehpad, il y a eu de la part du gouvernement toute une série d’annonces qui s’attaque au statut et aux effectifs de la fonction publique, et les Ehpad sont aussi concernés
, explique-t-il.
La mobilisation s’annonce ainsi d’ores et déjà à double détente.