Si le DRH veut nous enterrer, il n’a qu’à nous mettre dans un cimetière
, lance Nora Miloudi. À l’occasion du déménagement du siège de l’entreprise de e-commerce, la direction avait prévu de loger l’ensemble des syndicats dans une pièce commune au 1er janvier. Impossible. Prétextant le manque de place, on nous a installé deux baraques de chantier sur le parking, à côté des poubelles, tonne-t-elle. Le pire, c’est que des prestataires extérieurs sont logés à l’intérieur.
Refusant cet état de fait, l’équipe FO « squatte » toujours son ancien local, avec l’accord des nouveaux propriétaires.
Ce bras de fer illustre le climat social explosif qui règne à La Redoute. Le CE n’a plus de secrétaire depuis mai 2016 et un médiateur a été nommé. La direction nous fait payer le fait de la poursuivre en correctionnelle pour entrave, on est le syndicat à abattre
, estime Nora.
La militante rejoue son rôle d’élue au théâtre
1 178
C’est le nombre de postes supprimés par un PSE en 2014, soit près de la moitié des effectifs.
Des cinq PSE qu’elle a vécus à La Redoute, celui de mars 2014 reste le plus douloureux. La Redoute est cédée par Kering (ex-PPR) à ses dirigeants et 1 778 postes sont supprimés. J’étais à l’époque à la CFDT, secrétaire du CE. La fédération a signé l’accord dans notre dos, malgré l’opposition des adhérents.
Vingt-deux élus CFDT claquent la porte et créent le syndicat FO, aujourd’hui majoritaire. Nous avons été bien accueillis par Lionel Meuris et Jean-François Wadin à l’Union départementale, après la trahison qu’on a vécue, on apprécie l’autonomie et l’indépendance de FO, on a une super relation de confiance
, se félicite-t-elle.
Sa lutte, elle la raconte aussi au théâtre. Avec deux autres délégués FO, elle joue dans la pièce Qui redoute la parole ?, créée le 17 janvier à Avion (Nord) par les Tréteaux de France et la compagnie HVDZ.