Emploi : les chiffres qui inquiètent

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

© Oliver Berg/ZUMA Press/ZUMA-REA/ZUMA-REA

Maussade, c’est la météo de l’emploi dans le secteur privé. Et elle inquiète, cela alors que la croissance fait du sur-place, que la consommation des ménages a enregistré une baisse de 5 % (en volume) sur deux ans, due notamment à une inflation forte et qui le reste, ou encore que le chômage remonte à 7,4 %.

La hausse des faillites d’entreprises perdure

Ainsi, au troisième trimestre, indiquait l’Insee début novembre, l’emploi salarié a reculé de 0,1 %, soit 17 700 destructions nettes d’emplois. Cela fait suite à une hausse minimaliste (0,1 %) de créations d’emplois au deuxième trimestre (soit 12 200 créations nettes).

Dans l’industrie, l’emploi, qui se tient toutefois (avec + 0,9 % de créations sur un an), n’augmente que de 0,2 %. À noter qu’en septembre, la production de l’industrie manufacturière était en baisse de 0,4 % sur un mois (après une baisse de 0,3 % en août). Un recul à l’image de la situation dans l’ensemble de l’industrie, avec - 0,5 %. Dans l’industrie automobile le recul était de 5,8 % et dans l’agroalimentaire de 1,4 %.

Cette situation renvoie bien sûr à celle de l’emploi indiquée par l’Insee. Ainsi, l’emploi salarié agricole baisse au troisième trimestre, le secteur du tertiaire marchand est atone tandis que le tertiaire non marchand perd des emplois (0,2 %), tout comme le secteur de la construction qui sur un an a supprimé plus de 10 000 emplois. Traditionnelle vigie, l’emploi dans l’intérim est en recul de 1,9 % (plus de 14 000 suppressions en trois mois), et cela  pour le troisième trimestre consécutif. Dans ce contexte, et sur fond notamment de tensions internationales qui percutent l’économie mondiale, la hausse continue, depuis la fin 2021, du nombre de faillites d’entreprises, ainsi que l’indique la Banque de France (BdF), est un élément d’inquiétude supplémentaire. En octobre, sur un an, 52 695 entreprises, de tout type, ont mis la clef sous la porte, soit + 35,7 %.

Pour la BdF, le phénomène s’explique par un  impact décalé de la crise Covid, marquée par  le quoi qu’il en coûte, soit le déploiement d’un soutien public massif aux entreprises avec l’objectif d’éviter des licenciements. Les faillites actuelles, indique la BdF, proviennent en majeure partie d’entreprises déjà mal en point pendant la pandémie et qui n’ont pu se redresser depuis. Prenant notamment de plein fouet l’inflation et la montée en flèche des taux d’intérêt d’emprunts.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération