Former 30 % d’élèves agriculteurs supplémentaires d’ici à 2030, mais diminuer la dotation horaire globale (DHG) de l’enseignement agricole au point de menacer de suppression 45 postes pour la rentrée 2025 : à la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER) du ministère de l’Agriculture, on n’est pas à une contradiction près. Depuis des mois, une intersyndicale à laquelle participe FO tente de démontrer l’ambivalence du discours selon lequel il faut former mieux et plus, mais avec moins de moyens et dans des conditions de travail qui se dégradent
, résume Jean-Pierre Naulin, secrétaire général adjoint de FO-Enseignement agricole (FO-EA).
L’enseignement privé favorisé par rapport au public
Si la loi d’orientation agricole, promulguée en mars, appelle à de nets efforts en matière de renouvellement des générations d’agriculteurs, le ministère pédale en sens inverse – en tout cas pour ce qui est de l’enseignement public, car le privé semble, pour sa part, de plus en plus favorisé. À la suite de la mobilisation de 200 agents devant la DGER le 21 mai, une délégation de l’intersyndicale a été reçue. On nous a annoncé que la ministre allait défendre des créations de postes dans l’enseignement agricole sur le triennal 2026-27-28
, expose Christine Heuzé, secrétaire générale de FO-EA. Pour autant, rien n’assure que ceux-ci seront créés dans le public ni qu’ils seront en nombre suffisant pour réparer les dommages des 45 suppressions.