Malgré un bénéfice net de 4,3 milliards d’euros (+14.5%) engrangé en 2018, le géant pharmaceutique Sanofi poursuit sa logique de « cost killing » ou réduction des coûts. Fin février, un accord de rupture conventionnelle collective (RCC) portant sur 700 postes a été signé entre la direction et les organisations syndicales majoritaires, parmi lesquelles FO. Il prévoit la suppression par départs volontaires de 700 postes en France d’ici 2020, dont 600 postes dans les fonctions support chez Sanofi Aventis Groupe (SAG).
A peine un mois plus tard, les 2 et 4 avril, la direction de Sanofi a annoncé lors d’un comité de groupe européen et d’un comité de groupe France, sa volonté d’externaliser et de délocaliser un grand nombre de ces activités. Selon ce projet, les services achat, déplacements et gestion des notes de frais seraient externalisés via un prestataire unique et mondial. D’autres fonctions support comme la comptabilité, l’administration de la paie et des ventes seraient délocalisées et regroupées sur une plateforme située à Budapest en Hongrie. Le « reporting » de gestion serait centralisé et industrialisé.
Une politique toxique et mortifère
On s’est fait un peu duper,
Pour le syndicat FO, l’ensemble des activités en France doit rester en France. Il appelle la direction à cesser l’externalisation systématique et à revoir sa copie tant sur la nature des emplois que sur leur localisation. Une réduction des coûts comme fin et non comme moyen se révèle être une politique toxique et mortifère qui nuit et nuira gravement à la santé de l’entreprise et de ses salariés
, poursuit-il.
Un CSE extraordinaire le 11 avril
Le délégué central FO redoute même que les départs volontaires effectifs prévus dans le cadre de la RCC ne suffisent pas à compenser les suppressions de postes à venir. La direction nous a répondu que ça couvrirait l’essentiel des départs, mais leur notion de l’essentiel n’est pas forcément la même que la nôtre, et nous n’avons toujours pas de réponse
, dénonce Pascal Lopez.
Il se dit très inquiet pour ses collègues, avec les répercussions de ces annonces en termes d’emploi comme de risques psychosociaux. On va tout faire pour qu’il n’y ait pas à terme de licenciements secs, ajoute Pascal Lopez. Heureusement on avait obtenu qu’il n’y ait pas de licenciements économiques ni de licenciement en cas de refus de mobilité pendant la période du plan RCC.
Il exige aussi la mise en place d’un réel processus de GPEC en offrant à chaque salarié une possibilité de retrouver un poste.
Un CSE extraordinaire doit se tenir le 11 avril.