Entre ce que dit le Premier ministre et ce qu’il ne dit pas, on voit clairement se dessiner le scénario de la mort du service public ferroviaire en France.
– Le Premier ministre annonce qu’il ne fermera pas 9 000 kilomètres de lignes depuis Paris. Mais alors, combien de kilomètres ? et depuis quel endroit ? Clairement, ce sujet est renvoyé aux Autorités Organisatrices (les régions) : c’est la fin du service public, la fin de l’égalité des citoyens devant le droit au transport !
– Le Premier ministre annonce dans le même temps qu’il ne remet pas en cause le Statut des cheminots aujourd’hui dans l’entreprise et déclare également qu’il faut négocier un « sac à dos social » : c’est donc bien la disparition du Statut qui est à l’ordre du jour !
– La fin du recrutement au Statut pour les nouveaux embauchés, c’est aussi la fin du service public que seul le Statut garantit !
– Accentuer la polyvalence des métiers, c’est diminuer la sécurité des circulations, c’est mettre en danger les cheminots et les usagers !
– Le Premier ministre affirme que l’ouverture à la concurrence va développer l’offre et améliorer le service. C’est un mensonge : une réduction de l’offre avec la disparition des services non-rentables et l’augmentation des tarifs, c’est ce qui va se produire. L’ouverture à la concurrence du fret ferroviaire en France est à ce titre édifiant : moins de trains, moins de marchandises transportées et plus de camions sur les routes !
– La transformation de la SNCF en société anonyme (parler de « société nationale » n’est qu’un subterfuge) est une privatisation. L’affirmation selon laquelle les parts détenues par l’État seraient incessibles ne suffira pas à nous rassurer : on avait assuré à France Telecom que l’État détiendrait 51% du capital, aujourd’hui il ne détient plus que 23% !
La défense du Statut, la défense de l’aménagement du territoire, la défense du service public sont un seul et même combat que la fédération FO Cheminots mènera, de manière déterminée, dans l’unité la plus large possible. La première étape de cette bataille se fera par la grève et la manifestation le 22 mars prochain avec nos camarades fonctionnaires soumis aux mêmes attaques !