Le syndicat FO refuse de passer de 35 à 40 heures de travail hebdomadaires sur le site Valéo d’Angers (Maine-et-Loire). Le 16 septembre, il a quitté les négociations sur la mise en place d’un accord de compétitivité dans cette unité qui emploie un millier de personnes et produit des optiques de voiture. La CGT a également claqué la porte. A eux deux, les syndicats sont majoritaires, avec une représentativité de 57,5 %.
Les discussions avaient démarré début septembre. L’objectif de la direction est d’économiser 2,5 millions d’euros par an. Pour les 500 salariés de la production et les 300 intérimaires, elle a proposé une nouvelle organisation du travail. Les équipes de jour comme de nuit travailleraient désormais huit heures par jour, sur cinq jours. Tous bénéficieraient en échange de 13 jours de RTT par an. De leur côté, les cadres et techniciens au forfait perdraient trois jours de RTT par an.
Entre 30 et 45 jours de présence supplémentaires
Les salariés de la production, farouchement opposés à cet accord, avaient massivement participé à un débrayage d’une heure autour du 10 septembre. « S’il était appliqué, ce plan génèrerait un allongement du temps de présence annuel de près d’un mois pour les salariés de jour et de 45 jours pour ceux de nuit, qui travaillaient jusqu’à présent sur quatre jours », s’alarme Willy Duval, secrétaire du syndicat FO chez Valéo. Cela aggraverait les conditions de travail et ferait peser des contraintes encore plus fortes sur la vie privée ».
Il est d’autant plus inquiet que les maladies professionnelles, les troubles musculo-squelettiques et les burn-out sont en hausse depuis des années, sur des employés de plus en plus jeunes. Cette situation ne pourrait qu’empirer.
Pour FO, la réduction de l’emploi précaire génèrerait la même économie
« L’argument de la direction, c’est de dire qu’elle a du mal à trouver de nouveaux clients face à la concurrence de la Chine et des pays d’Europe de l’Est, poursuit Willy Duval. Mais on sait que les clients répartissent leurs commandes chez plusieurs sous-traitants et qu’on va continuer à avoir des contrats. Angers est l’un des deux vaisseaux amiraux du groupe. On produit 230 millions d’euros de dividendes chaque année, et ils en veulent encore plus pour les actionnaires, en nous rabotant des droits au passage. »
Pour faire des économies, les syndicats revendiquent plutôt la réduction de l’emploi précaire. « On a entre 200 et 300 intérimaires en permanence, explique le délégué FO. Or le recours à l’intérim coûte 25 % plus cher qu’un poste fixe, l’an dernier la note était de 10 millions d’euros pour l’entreprise. D’après nos calculs, si on en embauche 150 comme salariés, l’économie est faite ».