FO soutient son délégué licencié de la banque Chaabi

Discrimination par Clarisse Josselin

Photo : F. Blanc - CC BY-NC 2.0

A l’appel de la section fédérale FO Banques, une quarantaine de militants se sont rassemblés le 6 septembre devant une agence parisienne de la banque Chaabi. Ils ont dénoncé le licenciement arbitraire d’un délégué FO et réclamé un meilleur respect des droits par l’enseigne marocaine.

« Attention, ici on licencie ». Une dizaine d’affichettes ont été scotchées le 6 septembre par des militants FO sur la façade de l’agence de la banque Chaabi, avenue Kléber à Paris, pour informer la clientèle des pratiques sociales de l’enseigne.

Ils étaient une quarantaine à manifester durant la pause méridienne devant les locaux, à l’appel de la section fédérale FO Banques et du syndicat FO des banques d’Ile-de-France. Ils ont dénoncé le licenciement en juin dernier d’Abdelkrim Bahri, salarié de la banque depuis 1990, et secrétaire du comité d’entreprise, délégué syndical et membre du CHSCT. Ils ont revendiqué sa réintégration et un meilleur respect des droits par l’entreprise. Lors des dernières élections professionnelles en 2014, FO avait remporté 26 % des voix.

Un licenciement refusé par l’inspection du travail et la Direccte

Il est reproché au délégué la disparition de certaines pièces comptables du comité d’entreprise. « Il se trouve que les locaux du CE ont été déménagés en l’absence de l’équipe, explique Sébastien Busiris, secrétaire général de la section fédérale FO Banques. En fait, on lui reproche son travail militant, la défense des salariés et du code du travail. »

Le licenciement de ce salarié protégé a été refusé par l’inspection du travail et par la Direccte. « Mais comme pour le délégué d’Air France, il a été autorisé par le cabinet de la ministre du Travail Myriam El Khomri », dénonce Sébastien Busiris. Abdelkrim Bahri a déposé un recours auprès du tribunal administratif mi-juin.

Une banque née dans les ambassades marocaines

La banque Chaabi est la filiale française du groupe bancaire marocain Banque Populaire. A l’origine, elle proposait uniquement ses services au sein des ambassades et consulats marocains en France. Depuis 2007, des agences ont ouvert dans les grandes villes de France. Elle compte aujourd’hui 1150 salariés.

« En étant implantés dans les ambassades, ils pensaient ne pas avoir de comptes à rendre sur le droit français, mais c’est aujourd’hui une banque de plein exercice qui adhère à la fédération française des banques », ajoute Sébastien Busiris.

Les militants évoquent aussi les droits bafoués, les injonctions de l’inspection du travail restées sans effet, une pression énorme, les ruptures conventionnelles qui se multiplient... « C’est un comportement inadmissible, nous irons jusqu’au bout et nous reviendrons aussi souvent que nécessaire », prévient Sébastien Busiris.

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Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

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