A lors que la date d’ouverture des Jeux olympiques approche à grands pas, de nombreux points de blocage sont encore présents. Dès janvier, le syndicat Unité Police-FO avait, lors d’une cérémonie d’ouverture
, exprimé les attentes et les inquiétudes des agents sur le déroulement des JO. Plusieurs centaines d’entre eux avaient défilé dans Paris pour dénoncer notamment le manque de visibilité sur la mobilisation des forces de l’ordre durant les Jeux olympiques et exiger une prime compensatoire pour tous. Depuis, c’est l’ensemble de la fonction publique qui reste sans réponse, des agents de l’État aux hospitaliers et aux territoriaux, en passant par les cheminots ou les agents de la RATP, faisant le constat qu’il y a des trous dans la raquette de l’organisation de cette grande fête.
La colère monte aussi à l’hôpital – déjà à bout de souffle – et dont les personnels seront fortement sollicités cet été avec l’arrivée de millions de visiteurs dans la capitale pour les Jeux olympiques et paralympiques. Outre la liberté dans la pose des congés d’été, la principale revendication des agents concerne la prime qui sera versée aux personnels en contrepartie de la surcharge de travail.
Parce que l’État donne l’impression d’être aux abonnés absents, les agents auraient souhaité que tout cela soit pensé, anticipé… C’est le sens du préavis de grève qui a été déposé par FO dans la fonction publique à partir du 19 mars. Pour tirer la sonnette d’alarme ! Notre ambition n’est évidemment pas de gâcher la fête. Notre ambition est de faire avancer les revendications sur les rémunérations, les conditions de travail, les déplacements pendant les jeux en raison des périmètres de sécurité, l’organisation de la vie de famille, des gardes d’enfant, les compensations qui seront accordées.
Il est temps d’ouvrir de véritables discussions
Notre ambition, c’est de mobiliser sur les pertes de pouvoir d’achat que subissent les fonctionnaires et les agents publics depuis longtemps et plus généralement les pertes de pouvoir d’achat que subissent l’ensemble des travailleurs du public comme du privé ! L’absence prolongée de revalorisation du point d’indice et la non-indexation sur l’inflation conduisent à des pertes de rémunération majeures. Les tassements de grille et les déroulements de carrière allongés participent de ce manque d’évolution ; il faut ajouter à cela des conditions de travail de plus en plus déplorables et l’on comprend les raisons de la perte d’attractivité de la fonction publique. C’est pour faire entendre leurs revendications que FO se mobilise, sur le point d’indice, sur l’intégration des primes dans le traitement et plus généralement pour défendre le statut général des fonctionnaires, de l’emploi public et des conditions de travail !
Il est temps d’ouvrir de véritables discussions. Les annonces se multiplient sur les coupes budgétaires, sur les recettes qui rentrent moins que prévu, sur le déficit qui dérape… Vite oubliés les applaudissements en direction des personnels, notamment les soignants pendant le Covid, en signe de solidarité et d’encouragement. Les agents publics sont de nouveau considérés uniquement comme une dépense budgétaire, qu’il faudrait réduire. Cette conception de l’État minimal revient en force. C’est cette conception que combattait déjà Marc Blondel, disparu il y a dix ans, en mars 2014, et dont je voudrais saluer la mémoire. Secrétaire général de FO, Marc n’avait de cesse de défendre la fonction publique républicaine et un service public fort, qui corrige les inégalités, là où d’autres préféreraient laisser faire le marché. Ce combat reste plus que jamais d’actualité. L’augmentation des salaires de l’ensemble des travailleurs c’est maintenant !