Gel des prestations sociales : les plus modestes sévèrement impactés

InFO militante par Ariane Dupré, L’inFO militante

© Eric Tschaen/REA

Alors que selon l’Insee, le taux de pauvreté en France a atteint 15,4 % en 2023, son plus haut niveau depuis le début de ce suivi en 1996, le gel des prestations sociales prévu par le PLFSS 2026 aggraverait la situation des plus modestes. Visant l’abaissement massif des dépenses publiques l’an prochain, le gouvernement programme, entre autres, une absence de revalorisation pour toutes les prestations sociales (RSA, allocations familiales, prime d’activité, APL…). Elles ne seraient donc pas relevées, en avril 2026, de l’inflation constatée sur les douze derniers mois. Le gouvernement argue d’un effort modéré pour les bénéficiaires, un ralentissement de l’inflation étant attendu sur l’année 2025 (à 1,3 % selon les estimations de l’Institut des politiques publiques/IPP et de l’Observatoire français des conjonctures économiques/OFCE). Par cette non-revalorisation des prestations sociales ainsi que des pensions de base, il vise surtout la réalisation d’une économie de 3,6 milliards d’euros en 2026, dont 2,5 milliards d’euros pour la Sécurité sociale et 1,1 milliard pour l’État.

Une baisse du revenu disponible...

Geler les prestations sociales est inadmissible pour FO, qui appelle à revaloriser notamment les minima sociaux, les allocations familiales et les aides personnalisées au logement, pour faire face à l’inflation et lutter contre la pauvreté. Pour FO, il faut s’attaquer aux exonérations massives de cotisations sociales accordées aux entreprises et non pas aux revenus des plus modestes. Ce gel des prestations a aussi suscité une levée de boucliers des associations de lutte contre la pauvreté, qui s’alarment du décrochage du RSA et des APL par rapport au coût de la vie et au prix des loyers. Selon une étude de l’OFCE publiée en juin, en pourcentage du niveau de vie, ce sont bien les plus pauvres qui seraient les plus affectés par ce projet de gel ou d’année blanche globale.  Les 5 % de ménages les plus modestes perdraient 1 % du revenu disponible comparativement à une situation de revalorisation usuelle, souligne l’OFCE.

Ariane Dupré Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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