Tout type d’établissement et de mode d’hospitalisation confondus, le nombre de lits est en baisse de 0,9 % et le nombre de places en hausse de 1,9 %
en 2019, sur un an, indique la Drees (ministère des Solidarités et de la Santé) dans son bilan sur l’évolution des places en hospitalisation de 2013 à 2019. Mais, dans le détail… Par des réorganisations et restructurations
, précise-t-elle, on compte trente-sept établissements en moins depuis 2013. Le secteur public (1 352 établissements) est le plus impacté avec 4,8% entités en moins.
Pas de personnels = pas de lits
Par ailleurs, la tendance observée depuis plusieurs années
d’un recul du nombre de lits reflète la volonté de réorganiser l’offre, parfois face à des contraintes de personnel empêchant de maintenir les lits
. En six ans, le manque de soignants a participé à devoir fermer 21 000 lits d’hospitalisation complète, une baisse de 5,1 %. L’hospitalisation « partielle » (dont ambulatoire), nécessitant moins de personnels, a elle augmenté de 9,7 %, soit de 6 900 places entre 2013 et 2018, et de + 1 % en 2019. Quant au nombre de lits de réanimation, on en comptait 5 400 fin 2019, répartis dans 323 établissements. Une progression de seulement 1,2 % en six ans quand le nombre de lits de soins intensifs a augmenté de 10,3 % et celui de surveillance continue de 8,2 %.
Sages-femmes : elles obtiennent des négociations salariales en juin
Le Ségur de la santé, signé en juillet 2020, a laissé le sentiment aux sages-femmes de faire partie des oubliés du protocole. Elles ont perçu la revalorisation salariale mensuelle de 183 euros, à l’instar des professions non médicales. Or leur métier, reconnu depuis 1945 en tant que profession médicale par le code de la santé publique, n’est toujours pas considéré sous ce statut au sein de l’hôpital. Au sein de la fonction publique, versant hospitalier, elles sont classées (décret de 2014) comme « sages-femmes hospitalières », ce qui explique leur lutte pour la reconnaissance pleine et entière du caractère médical de leur profession, y compris dans le champ hospitalier.
Le soutien de FO
Leurs revendications portent également sur les salaires. Car, à l’hôpital, ces professionnelles de la maïeutique, 23 000 en France, débutent leur carrière en catégorie A, à 1 750 euros net et après cinq ans d’études. Des salaires faibles, appuient-elles, au regard des responsabilités médicales et légales qui leur incombent. L’ouverture de négociations en juin prochain est une première étape dans la reconnaissance de la profession, souligne Gilles Gadier, secrétaire fédéral FO-SPS, mais si le compte n’y est pas, FO prendra les dispositions nécessaires.
MAUD CARLUS
Santé : les revendications des personnels se font entendre
Quatre organisations dont l’Union nationale FO de la Santé privée (UNSP-FO) et la fédération FO de l’Action sociale (FNAS-FO) appellent les personnels de leurs secteurs (privé non lucratif, aide à domicile, Ugecam…) à une grève et une manifestation à Paris le 8 avril. Ils revendiquent notamment l’obtention du complément de salaire de 183 euros, mesure issue du Ségur. En ce qui concerne l’hôpital public, si les négociations se poursuivent pour améliorer le protocole (grilles, primes…), la crise sanitaire met toujours les agents à rude épreuve sur le terrain. Et en plus de ce contexte compliqué, ils doivent faire face aussi, sur certains sites, à la poursuite de restructurations, fusions de structures, au manque de personnels…
Grèves, rassemblements, manifestations
Ces dernières semaines, des grèves et/ou des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes, à l’appel de FO notamment. Les infirmiers de chirurgie orthopédique de l’hôpital de Niort (Deux-Sèvres) ont fait grève pour leurs conditions de travail, alors que, par la réorganisation Covid, la moitié du service a été affectée à d’autres unités. Les agents de l’hôpital de Bourg-Saint-Andeol (Ardèche) ont contesté par la grève la suppression d’une prime, soit la perte de 45 à 130 euros par mois. À Dreux (Eure-et-Loir), c’est le service des ressources humaines qui, en grève, a exigé « des moyens humains ». En Dordogne, les personnels de l’hôpital psychiatrique Vauclaire ont débrayé contre la suppression de jours de RTT à plus de 400 agents. À Fourmies (Nord), les agents ont manifesté contre le départ du service chirurgie vers une clinique privée, tandis qu’à Vichy (Allier) il s’agissait d’obtenir des effectifs en rappelant les cent postes supprimés en quatre ans à l’hôpital. À Saint-Dizier (Haute-Marne), des personnels ont quant à eux contesté le projet de fusion entre deux centres hospitaliers… Et cette liste n’est pas exhaustive.