L’accord de libre-échange États-Unis – Colombie à l’épreuve des faits

Droits des travailleurs par Evelyne Salamero

Les syndicats américain et colombien ont déposé une plainte auprès du gouvernement des États-Unis face au refus du gouvernement colombien de respecter les normes internationales du travail.

L’obligation pour les pays signataires de respecter les conventions de l’OIT, notamment sur la liberté syndicale et de négociation, est prévue par l’accord de promotion commerciale (APC) qui lie les États-Unis et la Colombie. Mais depuis son entrée en vigueur en 2012, la CSI (Confédération syndicale internationale) a recensé 1 466 actes de violence, dont 99 assassinats, 6 enlèvements et 955 menaces de mort contre des syndicalistes colombiens et des travailleurs.

Depuis 2007, la « nouvelle politique commerciale américaine » précise que les accords de libre-échange doivent inclure l’obligation pour les pays signataires d’adopter les normes fondamentales du travail de l’OIT, mais aussi celle de garantir leur déclinaison dans les législations nationales et d’appliquer effectivement ces dernières. L’accord passé avec la Colombie ne fait pas exception. Mais il y a visiblement très loin de la coupe aux lèvres.

Les multinationales font-elles la loi ?

La plainte, déposée par les confédérations colombiennes (CUT et CTC), plusieurs de leurs syndicats et la centrale américaine AFL-CIO, donne notamment deux exemples de violation de cette clause, à savoir les campagnes de violence et d’intimidation menées durant plusieurs années contre leurs employés par la multinationale Pacific Urubiales et la société Ingenio La Cabaña.

Pour la CSI, « la plainte déposée auprès du gouvernement des États-Unis représentera un test déterminant de la valeur des clauses du travail présentes dans l’APC et d’autres traités de libre-échange internationaux ». 

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante

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