Les conditions de travail à l’épreuve des premiers effets de la réforme…

Territoriale par Valérie Forgeront

Les agents territoriaux redoutent une possible dégradation de leurs conditions de travail. © Stephane AU DRAS / REA

« Habitant Poitiers, j’ai fait 4 heures de train pour participer à une réunion à Bordeaux dans le cadre de la nouvelle Région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Cette immensité régionale va compliquer le travail syndical », indique James Treuil pour le syndicat FO des personnels des ex-régions Poitou-Charentes et Limousin. La nouvelle région (8 000 agents) voit par ailleurs une réduction (de 34 à 15) du nombre d’élus du personnel au sein des comités techniques, s’inquiète-t-il. En Lorraine, Lionel Salou, pour les territoriaux FO, craint une remise en cause du régime indemnitaire des agents dans le cadre de l’entité Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine (7 500 agents dont 3 500 en Lorraine). « Notre régime est le meilleur. Nous bataillerons pour qu’il soit étendu à la nouvelle région. » En Pays de la Loire, les agents s’inquiètent des fusions entre collectivités, telle celle qui en Maine-et-Loire doit aboutir à créer huit communautés à partir des trente-huit à l›origine. « Des agents parcourront des dizaines de kilomètres pour aller travailler », souligne Yann Roué pour FO. Et de fustiger d’autres effets déjà patents des restructurations territoriales. Ainsi, Laval Agglomération a décidé d’abaisser le régime indemnitaire de ses agents dans la perspective d’une fusion avec la ville de Laval, dont le régime est moins favorable. Soixante agents verront ainsi leur prime abaissée de 50 euros par an pendant six ans et leurs congés réduits. La communauté urbaine du Mans prévoit elle de supprimer cinq jours de congés aux agents. À Montpellier, indique de son côté le secrétaire régional FO Frédéric Doladille, 453 agents de trente communes sont transférés à la Métropole. Le régime indemnitaire y est certes plus favorable, mais des inquiétudes pèsent en revanche sur les avancements de carrière. « L’an dernier, seuls 53 agents sur 1 500 en ont bénéficié. Cela va être plus difficile encore avec 2 000 agents, d’autant que la Métropole subit une nouvelle baisse de dotation cette année. » 

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

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