On ne peut être bien dans sa peau de policier que si on est bien dans sa vie sociale et familiale
, estime Yves Lefebvre, secrétaire général d’Unité SGP Police FO. Or difficile pour les hommes de terrain de trouver cet équilibre lorsqu’ils ne bénéficient que d’un week-end toutes les six semaines.
En 2017, quarante-six suicides ont été enregistrés chez les policiers.
Le 24 novembre, Gérard Collomb a réuni les syndicats de la profession pour élaborer un plan de prévention des risques psycho-sociaux. En matière de bilan, l’analyse de FO rejoint quasi-intégralement celle du gouvernement. Le métier de policier n’est pas le seul vecteur du suicide, mais c’est un des vecteurs aggravants
, reconnaît Yves Lefebvre sur BFM-TV.
Concernant les mesures à mettre en œuvre, le syndicat a livré ses revendications au ministre de l’Intérieur. La première porte sur la mise en place, partout où c’est possible, d’un cycle de travail permettant aux policiers de bénéficier d’un week-end sur deux, pour mieux concilier vie personnelle et vie professionnelle.
En finir avec les objectifs chiffrés
FO a aussi mis sur la table la problématique du management, mettant en avant le manque de considération et la politique du chiffre dont souffrent les personnels. Autre demande, la création d’une visite médicale annuelle ciblée sur la prévention.
Dans un communiqué de presse, le Premier ministre précise que les discussions vont se poursuivre entre les représentants des forces de l’ordre et les autorités de tutelle. Il réunira de nouveau les syndicats place Beauvau d’ici la fin du premier trimestre 2018 pour faire le point.
Pour FO, la lutte contre les risques psycho-sociaux dans la profession est une urgence absolue. Elle avait tiré la sonnette d’alarme mi-novembre. Si le syndicat était en demande de cette réunion, il espère surtout que des décisions seront prises et qu’une action sera menée.