Psychiatrie : à Cadillac, mobilisation contre la fermeture de l’UMD

InFO militante par Sandra Déraillot, L’inFO militante

© Syndicat FO CH Cadillac

Une grève d’un mois a débuté au centre hospitalier spécialisé en santé mentale de Cadillac (Gironde). La goutte d’eau qui a fait déborder le vase ? L’annonce de la fermeture d’une unité pour malades difficiles, dans un établissement déjà bien malmené par les carences en personnels et les fermetures de lits.

L’hôpital part à vau l’eau. Ainsi Thierry Lalanne, secrétaire du syndicat FO du centre hospitalier spécialisé en santé mentale de Cadillac (Gironde) résume-t-il la situation de l’établissement et plus particulièrement de l’unité pour malades difficiles dans lesquels il travaille. Un préavis intersyndical de grève d’une durée d’un mois y a été déposé le 28 août. Mardi 5 septembre, 07h00 du matin, une opération de tractage a eu lieu sur le rond-point de Cadillac et une réunion publique était prévue à 19 h en salle du Cros. D’autres actions sont envisagées tout au long du mois. Dont une manifestation le 14 septembre.

Ce qui a mis le feu aux poudres : l’annonce de la fermeture à la fin septembre des 19 lits de l’unité Moreau au sein de l’UMD (qui en totalise 90). L’ARS dit qu’on ferme parce qu’on manque de médecins et que l’on rouvrira dès que l’on aura pu recruter, explique Thierry Lalanne. Mais l’année dernière déjà ils ont fermé l’unité Régnier au motif de travaux qui n’ont pas eu lieu, et elle n’a jamais repris.

Déjà de nombreux lits menacés de disparition

Depuis un an, l’unité Moreau n’accueillait plus de nouveaux patients. Douze y sont toujours pris en charge, stabilisés ou en voie de stabilisation. Ils seront dispatchés dans d’autres unités de l’UMD, mais chacune a sa spécialité qui ne convient pas nécessairement à ces patients. Ailleurs dans l’établissement un service de géronto-psychiatrie ne fonctionne plus qu’à 50 % de ses capacités initiales. Et les patients de l’unité des soins sous contrainte ont été transférés vers d’autres unités où certains dorment sur des lits de camps…

Début août, FO Santé Aquitaine avait alerté Bénédicte Motte, directrice départementale de la Gironde, par le biais d’une lettre ouverte, soulignant notamment la croissance démographique de ce département. Dans ce courrier, soutenu par la sénatrice du département, le président du conseil départemental et plusieurs conseillers départementaux, David Vasseur, secrétaire du groupement départemental FO santé 33 et Christine Chauveau, déléguée fédérale FO Santé Aquitaine s’inquiétaient du transfert de patients « difficiles » : Il y a un glissement, petit à petit on place les patients dans des services moins spécialisés, regrette David Vasseur. Mais au bout du compte c’est la sécurité de tous qui est en question, celle des agents, celle des patients et celle de la population. Et de rappeler que l’UMD Cadillac abrite actuellement le meurtrier en 2004 de deux soignantes de l’hôpital de Pau. Et par ailleurs, d’autres patients relevant d’une prise en charge psychiatrique ont défrayé la chronique judiciaire cet été, à Bordeaux, Annecy ou Reims...

En avril, la fermeture de la clinique des Gravières, autre service de santé mentale relevant du centre hospitalier de Cadillac avait également été annoncée. Puis la direction avait reculé, annonçant avoir trouvé une autre solution.

Sandra Déraillot Journaliste à L’inFO militante

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