Réforme de l’assurance chômage : un pas en avant, deux en arrière

Revue de presse par Christophe Chiclet

Le premier ministre Jean Castex avec Elisabeth Borne, ministre du Travail / Conférence de presse
Eric TSCHAEN/REA

Reporté au début de la crise sanitaire, le second volet de la réforme de l’assurance chômage vient de ressortir du chapeau de Matignon, dans un contexte d’explosion prévue du chômage, mais avec quelques couacs, non sans conséquences concrètes sur les assurés… Aperçu dans la presse.

AFP
État des lieux : Le retour aux règles de l’assurance chômage d’avant le 1er novembre [2019] ne sera pas total et ne s’appliquera pas aux personnes ayant perdu leur emploi avant le 1er août [2020] selon le projet de décret envoyé aux syndicats, qui y voient un ̎ accroc ̎ aux annonces de l’exécutif. Et notre camarade de poser la vraie question : "Cela pose la question de la parole du Premier ministre ̎, a renchéri Michel Beaugas (FO).

Les Échos
Le quotidien économique de préciser : ̎ Décaler ̎ la réforme, certes, ainsi que s’y est engagé la semaine dernière Jean Castex lors de la conférence du dialogue social. Mais, visiblement, pas toute la réforme et pas pour tout le monde. Le retour aux règles de l’assurance-chômage d’avant le 1er novembre ne sera pas total et ne s’appliquera pas aux personnes ayant perdu leur emploi avant le 1er août, selon le projet de décret envoyé aux syndicats, révélé par l’agence AEF,… Inutile de dire que ce projet de décret, après la satisfaction affichée par les syndicats à l’issue de la conférence du dialogue social, les a cueillis à froid. C’est le moins qu’on puisse dire !

Le Monde
Alors que leur prise de contact avec Jean Castex s’était plutôt bien passée, les syndicats ont, aujourd’hui [23 juillet], la désagréable impression d’avoir été un peu floués par le nouveau chef du gouvernement. À l’origine de ces premières crispations, il y a la réforme – très controversée- de l’assurance-chômage, dont le report avait été annoncé, le 17 juillet, lors d’une ̎ conférence ̎ avec les partenaires sociaux, à Matignon. Les organisations de salariés assurent que cette décision leur avait été présentée comme un rétablissement –temporaire- de dispositions élaborées avant l’élection d’Emmanuel Macron. Mais l’exécutif semblent finalement avoir retenu une autre option, moins favorable pour les demandeurs d’emploi. Pour FO : ̎ Le projet de décret n’est pas conforme à ce qu’a dit le Premier ministre lors de la conférence du 17 juillet, puisqu’on ne revient pas à la situation antérieure, regrette Michel Beaugas (FO). Dès lors se pose une question de confiance ̎.

L’Humanité
Les syndicats avaient quitté la ̎ conférence du dialogue social ̎ de vendredi dernier [17 juillet] avec une belle promesse en poche : celle de la suspension de la régressive réforme de l’assurance-chômage. Certes, ce n’est que jusqu’au 1er janvier 2021 et ça ne vaut pas annulation, ce que revendiquent toutes les organisations de travailleurs. Mais la suspension devait s’accompagner du retour aux règles du mieux-disantes socialement en vigueur avant la réforme. Yves Veyrier avait même pris soin d’obtenir confirmation de ce retour à meilleure fortune auprès de Jean Castex. Cinq jours plus tard, c’est une toute autre musique que joue le projet de décret. Une question se pose : pourquoi ce revirement ? De Matignon, ou de l’Elysée ? Pour FO, la question ne se pose pas : il faut revenir à la convention de 2017.

Christophe Chiclet Journaliste à L’inFO militante