La réforme des retraites de 2023, contestée par FO et l’ensemble des organisations syndicales, relève d’une mesure d’austérité. Si les récents gouvernements ont cherché à dramatiser la situation financière du système de retraite, FO rappelle qu’en 2021, d’après le rapport du Comité d’orientation des retraites (COR) sur lequel s’appuyait le gouvernement pour la réforme, la part des dépenses de retraite dans le PIB montrait sa stabilité, entre 13 % et 14 %. Par la réforme, le gouvernement affirmait viser un équilibre du système de retraite à l’horizon 2030. Mais celle-ci s’insérait surtout, rappelle FO, dans un objectif global de réduction des dépenses publiques, ainsi que le gouvernement s’y était engagé dans le cadre du programme de stabilité présenté à Bruxelles.
Passée en force – via l’article 49.3 – malgré les intenses mobilisations, la réforme du 14 avril 2023 a donc reculé de deux ans l’âge légal de départ en retraite, pour atteindre 64 ans en 2030. Cela en reculant l’âge de départ de trois mois par année de naissance (avec effet cumulatif), avec un impact commençant à ceux nés en 1961. L’accélération du calendrier d’allongement de la durée de cotisation s’est matérialisée, elle, par l’exigence de trimestres supplémentaires de cotisation pour atteindre 172 trimestres (43 annuités) dès la génération née en 1968.
FO demande toujours l’abrogation de cette réforme
FO continue de demander l’abrogation de cette réforme qui accélère les inégalités. Ce qu’admettait elle-même la Cour des comptes dans un rapport d’avril 2025, présenté lors du « conclave ». Si l’emploi des seniors a progressé, c’est beaucoup moins vrai à partir de 60 ans. Le taux d’emploi à cet âge était de 60 % en 2023. En outre, la part des seniors ni en emploi, ni en retraite (chômage, inaptitude) reste très importante. En 2023, 1,6 million de personnes âgées de 55 à 64 ans étaient dans ce cas, soit une personne sur cinq, selon le rapport.