Pour économiser 7,1 milliards d’euros dans le domaine de la santé en 2026, le gouvernement compte mettre les assurés sociaux sévèrement à contribution. Le PLFSS 2026, qui reprend nombre de mesures envisagées par l’ex-Premier ministre François Bayrou, vise entre autres une baisse du nombre des arrêts maladie. La très forte progression des dépenses liées aux arrêts de travail, qui ont connu une hausse annuelle moyenne de 6 % entre 2019 et 2023 contre 3 % sur la période 2010-2019, n’est pas soutenable
, argumente le gouvernement. Pour maîtriser
les dépenses d’indemnités journalières, le PLFSS prévoit de réduire la durée initiale des arrêts à quinze jours lorsqu’ils sont prescrits par un médecin de ville, et à un mois à l’hôpital. Idem pour les prolongations. Sauf dérogations justifiées par le médecin, les arrêts de travail seraient prolongés, mais dans la limite de deux mois seulement à chaque fois. Le régime de l’affection de longue durée (ALD) dite non exonérante
, soit ouvrant droit à des arrêts maladie de plus de six mois pour des pathologies (TMS, dépression légère) n’entrant pas dans le cadre d’une ALD, verrait quant à lui sa portée restreinte. Ainsi, note le PLFSS, les assurés atteints d’une affection qui nécessite une interruption de travail d’au moins six mois, mais qui n’est pas reconnue comme une ALD exonérante, se verront appliquer les règles de droit commun en matière d’indemnités journalières
Pour FO, toutes ces mesures qui remettent en cause les droits des personnes malades
sont inadmissibles.
Un risque de renoncement aux soins
Dans ce PLFSS pour 2026, le gouvernement maintient aussi le doublement du plafond des franchises médicales et des participations forfaitaires payées par les assurés sociaux (consultations, transports sanitaires) de 50 euros à 100 euros par an. Des décrets en ce sens, dont FO demande le retrait, ont déjà été présentés début septembre au Conseil de la CNAM. Le montant des franchises serait aussi multiplié par deux concernant les boîtes de médicaments et les dispositifs médicaux. Ces mesures contestées pourraient générer une recette de 2,3 milliards d’euros, selon le gouvernement. Ce projet, qui entraînerait une augmentation des restes à charge pour les usagers, est inacceptable pour FO, qui pointe le risque d’accentuer le renoncement aux soins, notamment pour les ménages les plus modestes.
