Six jours de grève, six jours de salaire perdus, mais la solidarité retrouvée

Portrait par Evelyne Salamero

La grève n’est pas sa tasse de thé. Mais quand il le faut on peut compter sur elle, autant que pour négocier.
Sylvie Galuppo, déléguée syndicale FO chez Otis, ne regrette pas la dernière. Au contraire.

Sylvie Galuppo, 51 ans, déléguée syndicale centrale FO (majoritaire) chez Otis (métallurgie), a son franc-parler et respire le dynamisme. Elle se révèle aussi très réfléchie. Embauchée chez Otis en 1984, elle se syndique en 1989 puis est élue au CE. C’est en 2000 que, participant à la négociation sur l’application des 35 heures, elle sent vraiment qu’elle a la « fibre syndicale » et qu’elle est « faite pour ça, plus que pour les œuvres sociales ». Elle est élue déléguée syndicale en 2009.

Un investissement pour l’avenir

Aujourd’hui, au sortir de six jours de grève pour une augmentation des salaires et contre 170 suppressions d’emplois, elle explique : « Faire grève ne m’a jamais attirée, pour moi c’est plus un constat d’échec qu’autre chose. Et en plus je sais que cela peut aussi faire des dégâts. Mais cette grève-ci… c’était historique ! Du jamais vu ! Même les retraités ne se souviennent pas d’avoir connu ça ! » Et elle souligne : « On n’a pas obtenu satisfaction et on a perdu six jours de salaire, mais nous avons tous conscience d’avoir investi sur quelque chose d’extrêmement important : nous avons reconstruit une grande solidarité entre nous, alors que l’entreprise nous divise depuis des années avec des primes de résultat. » On le sent bien : Sylvie et ses collègues n’ont pas dit leur dernier mot.

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante