SNCF : 9 000 emplois menacés par la réforme ferroviaire

Emploi et Salaires par Evelyne Salamero, FO Cheminots

TGV Duplex (à deux étages) quittant la Gare de Lyon, à Paris. CC AlNo

Près de 9 000 emplois pourraient disparaître d’ici à 2020 du fait de la réforme ferroviaire, selon une expertise remise le 26 février au comité central d’entreprise (CCE). Les cheminots FO, qui revendiquent l’abrogation de la loi votée en août dernier, voient dans ces prévisions la confirmation de ce qu’ils dénoncent depuis sa présentation en 2013 par le ministre de l’époque Frédéric Cuvillier.

L’expertise a été réalisée par le cabinet Degest pour le CCE. Celui-ci doit être consulté le 10 mars sur la mise en œuvre de la réforme ferroviaire qui a divisé la SNCF en trois Épic (Établissement public à caractère industriel et commercial) : SNCF Mobilités (exploitation commerciale des trains), SNCF Réseau (gestionnaire de l’infrastructure) et l’Épic SNCF qui chapeaute les deux premiers.

Davantage de sous-traitance et moins de lignes

Cette réforme impose des objectifs d’économies qui auront « un impact lourd sur l’emploi », notamment pour SNCF mobilités selon le cabinet Degest, qui prévoit environ 10 000 suppressions d’emplois dans cette branche d’ici à cinq ans. Les embauches prévues à SNCF Réseau (environ 800 par an), dans le cadre du programme de rénovation des voies engagé en 2014, seront bien loin de compenser ces pertes. Degest prévoit également une augmentation de la sous-traitance et « une forte diminution » du nombre de lignes.

Le 7 janvier dernier, le groupe SNCF a déjà annoncé la suppression de 1 100 emplois en 2015.

La réforme ferroviaire, que ses géniteurs avaient dès le début explicitement motivée par la nécessité de réduire les coûts face à l’ouverture à la concurrence, intervient alors que 23 000 emplois ont déjà été supprimés entre 2003 et 2013, dont 6 000 à l’infrastructure, parmi lesquels 4 400 à la surveillance des voies, comme le rappelait déjà FO au moment de la catastrophe de Brétigny en juillet 2013.

Les cheminots FO, pour qui la réforme ferroviaire s’inscrit dans la politique générale d’austérité, préparent aujourd’hui la grève interprofessionnelle du 9 avril. Ils revendiquent le maintien de leur statut, une augmentation générale des salaires, davantage d’effectifs et le retour à une seule SNCF intégrée.

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante

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