Incompréhension mais surtout colère… Les salariés du groupe SoLocal (4 500 salariés/ex Pages Jaunes) sont de nouveau en grève ce jeudi 1er mars à l’appel de six syndicats dont FO. Ils rejettent les méthodes du groupe et son projet annoncé le 13 février de supprimer quinze implantations locales sur dix-neuf ce qui se traduirait par la suppression d’au moins un millier d’emplois sur deux ans dont 800 dès cette année.
Cela induirait même davantage de suppressions d’emplois
assure Frédéric Gallois, le délégué syndical central FO de SoLocal. Le délégué syndical central (DSC) indique en effet que les salariés dont les agences disparaissent (Nancy, Toulouse, Marseille…) risqueraient le licenciement s’ils refusent la mobilité
.
Beaucoup de salariés, tels les cadres commerciaux, ont en effet un contrat de travail comportant une clause de mobilité. Les syndicats contestent donc l’option dramatique qui s’offre aux salariés à savoir accepter une mobilité contrainte ou faire face à un licenciement.
Jusqu’à 1 400 suppressions d’emplois
Il y aurait ainsi 300 à 400 suppressions d’emplois de plus que ce que la direction avance
s’indigne Frédéric Gallois. La perte globale d’emplois au sein du groupe se chiffrerait donc à 1 300 ou 1 400 soit près d’un tiers des effectifs.
En grève ce jour, les salariés de SoLocal ont appelé aussi en milieu de journée à un rassemblement national à Boulogne-Billancourt, devant le siège du groupe.
Après une restructuration financière et des mesures drastiques tel le gel des embauches ou encore, une enveloppe misérable
pour les augmentations de salaires en 2017 soulignait FO au printemps dernier, SoLocal a affiché un bénéfice de 336 millions d’euros en 2017
.
Au seul bénéfice des actionnaires…
Cela marque une augmentation des bénéfices de 585% par rapport à 2016 rappelle Frédéric Gallois indiquant que les salariés refusent de discuter d’un plan social (PSE) alors que la direction n’a évoqué auparavant aucune autre mesure que des suppressions d’emplois. Un plan GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et compétences) n’a même pas été envisagé pour l’instant. Par ailleurs il y a encore trois mois, la direction assurait qu’aucun plan de suppressions d’emplois n’était prévu !
La direction a tenu à organiser d’ores et déjà un premier comité d’entreprise évoquant ces suppressions s’indigne Frédéric Gallois. Or, les syndicats dont FO ont refusé de négocier ce plan au seul bénéfice des actionnaires. Nous demandons à la direction qu’elle accepte d’évoquer d’autres mesures
.