Trois jours de grève et une victoire chez Ekipa

InFO militante par Chloé Bouvier, L’inFO militante

Après l’échec des NAO et devant la proposition réellement insuffisante de la direction, les 80 salariés de l’unité de production d’Ekipa, l’usine d’ameublement basée à Mattaincourt dans les Vosges, se sont déclarés en grève. Après un peu plus de trois jours, ils ont obtenu de la direction une augmentation salariale de 70 euros.

Cela pourrait s’appeler un débrayage massif, rapidement suivi d’effets... Les salariés de l’unité de production d’Ekipa, à Mattaincourt, dans les Vosges, ont débrayé le 10 mai. Et les 80 salariés que compte cette entreprise d’ameublement qui fournit notamment de grandes enseignes comme But, Conforama et Leroy Merlin, ont tous suivi la grève qui avait été décidée quelques jours auparavant, en assemblée générale. La production a donc été mise à l’arrêt. Les raisons de ce mécontentement ? L’échec des négociations annuelles obligatoires, durant lesquelles la direction ne concédait que 35 euros d’augmentation.

C’est insuffisant, tranche Sébastien Pierson, délégué syndical FO au sein d’Ekipa. Déjà par rapport à l’inflation actuelle qui se répercute sur les budgets des familles. Mais aussi, par rapport à la hausse du Smic. Celui-ci a été revalorisé de 38 euros au 1er mai et, de fait, les 35 euros promis par la direction n’auraient pas été visibles pour la plupart des salariés, puisque cette hausse était rattrapée par le Smic revalorisé. Et d’autant plus que l’an dernier, les syndicats avaient obtenu la mise en place d’une grille salariale avec tous les échelons au-dessus du Smic. Et les travailleurs d’Ekipa y tiennent bien sûr particulièrement.

Un rapport de force qui a fait plier la direction

En assemblée générale, il a été demandé aux salariés d’exprimer précisément leur revendication salariale dans le cadre des NAO. La réponse fut 70 euros, ce que le syndicat FO, avec un autre a repris dans ses demandes.

Prévenue en amont du débrayage, la direction a, elle, dans un premier temps, campé sur ses positions. Son refus de discuter tant que le travail n’a pas repris, n’a fait que renforcer la détermination des salariés et prolonger la grève jusqu’à la fin de la semaine. Finalement, elle a accepté de reprendre les discussions le lundi 15 mai, un peu plus de trois jours après le début de la grève.

Durant ces échanges, la direction a accepté une augmentation de 60 € ainsi qu’un rattrapage pour les salariés qui n’ont pas bénéficié d’une hausse de 7 % de leur rémunération entre mars 2022 et mars 2023. Un accord satisfaisant aux yeux de FO puisque, le jour-même sur les coups de 14h, les machines ont recommencé à tourner.

Chloé Bouvier

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération