Depuis des années, les organisations patronales concédaient des augmentations tout juste collées à l’inflation. Aujourd’hui, elles ne le font même plus !
. Secrétaire fédéral FO de la pharmacie d’officine, Olivier Clarhaut ne cache pas sa colère alors que les NAO 2023 de branche (110.000 salariés) s’acheminent vers leur ultime séance, le 3 juillet. C’est la réunion de la dernière chance
, appuie le militant. Elle intervient après six mois de négociations difficiles, marquées par la décision des cinq organisations syndicales représentatives de suspendre (depuis avril) toute activité de négociation de branche, par une intervention de la DGT (Direction générale du Travail), alertée du blocage de la situation par la Confédération et FO Pharmacie, première organisation du secteur.
Dix-sept échelons inférieurs au Smic
Pour autant, les représentants des employeurs refusent de prendre la mesure de la perte de pouvoir d’achat des salariés. Déjà les NAO 2022 n’ont pas compensé l’inflation. Les deux accords salariaux – 3 % au 16 mars et 3 % fin août – représentent 3,38 % d’augmentation en masse sur 2022 (à comparer à une hausse de l’indice des prix à la consommation de 6,2 % fin novembre 2022, NDLR). Les salaires ont accusé un retard de 2,82 % en 2022
, rappelle Olivier Clarhaut.
Une réalité que les chambres patronales refusent de reconnaître
. Ses représentants ont proposé en janvier 1,8 % d’augmentation pour 2023 (hausse équivalente à la revalorisation du Smic au 1er janvier). Puis ils l’ont réévaluée à 2 % en avril, puis à 2,5 % et, enfin mi-juin, à 3 %. Possiblement.
Une telle hausse tasserait la grille. Elle sera aussi insuffisante pour résoudre le déficit d’attractivité des métiers et la pénurie de personnel qualifié
, alerte le secrétaire fédéral de FO Pharmacie, qui revendique 7 % d’augmentation (intégrant le rattrapage 2022 et les hausses 2023 du Smic).
A ce jour, 17 échelons de la grille, sur une trentaine, sont inférieurs au salaire minimum légal. Les chambres patronales ont proposé de renégocier les classifications.