Un Noël aux urgences

Revue de presse par FSMI FO, Michel Pourcelot

© Come SITTLER/REA

Le mot urgence est sans doute l’un de ceux qui sont revenus le plus dans les médias en cette fin de mois de décembre 2018. Aperçus.

La Tribune
Les mesures d’urgence adoptées. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a souligné avant le vote que ce projet de loi de finances (PLF) était adopté dans des circonstances particulières, les mesures d’urgence rebattant les cartes budgétaires. Il a assuré que la France avait la compréhension de la Commission européenne qui a noté la nécessité de répondre au cri de colère des gilets jaunes. Le déficit public sera de 3,2 points, mais bien sous la barre européenne des 3% en retirant l’ajustement spécifique du CICE (transformation du crédit d’impôt compétitivité emploi en baisses de charges pérennes), a-t-il affirmé. Noël ! L’orthodoxie est sauve.

Le Monde
Le tout sur un rythme digne des situations de plus grande urgence. En 2015, le projet de loi prolongeant l’état d’urgence de trois mois, au lendemain des attentats du 13-Novembre, avait connu le même examen express. Présenté en conseil des ministres, le texte composé de six articles avait été adopté en deux jours par le Parlement et publié au Journal officiel dans la foulée. En cette fin d’année bousculée par la crise des gilets jaunes, l’objectif est le même : que le texte soit définitivement adopté vendredi soir. Avant que ça sente le sapin.

La Dépêche
D’ailleurs, dans le Tarn, il y a eu une opération commissariats morts... sauf pour les urgences. La fièvre monte dans des commissariats soumis à rude épreuve, entre les Gilets jaunes, le plan Vigipirate, les opérations de police route et de police judiciaire qui font le quotidien des forces de l’ordre. Aussi, le syndicat Alliance Police nationale a-t-il décidé de faire du 19 décembre l’acte 1 de la colère des policiers. Le syndicat demande à tous les policiers de France de ne pas sortir des commissariats sauf urgence absolue. Et des urgences, il y en a beaucoup dans les appels 17 : accidents de la route, cambriolages, mise en danger de la vie d’autrui… Côté Unité SGP FO, on annonce aussi une mobilisation, mais à partir de janvier. On est des policiers républicains. C’est une question de responsabilités, précise un élu tarnais. On ne va pas en rajouter sur la fin de l’année alors qu’il y a toujours de la grogne au niveau des Gilets jaunes. Un sous-brigadier affilié à ce même syndicat, pense de son côté qu’il faudrait se mobiliser de suite mais n’envisage pas une seule seconde que des policiers se mettent du côté des Gilets jaunes contre le pouvoir. Sinon, ce serait l’anarchie.

Libération
Urgence relative, urgence absolue. Ce vocabulaire est celui utilisé par les médecins, qui différencient blessés en urgence relative et en urgence absolue. Issue de la médecine de catastrophe et du milieu militaire, cette classification est notamment utilisée en cas d’attentats. Cela explique pourquoi depuis 2015, année de l’attaque du Bataclan, ces termes se retrouvent davantage dans la bouche des politiques et dans les médias. [...] Quand les soins peuvent être différés, comme pour un bras fracturé, l’urgence est dite relative. En dehors de ces deux catégories, il y a les patients morituri, ceux pour qui, quoi qu’on fasse, sont condamnés.

Le Progrès
Malheureusement les urgences sont aussi moribondes. Une femme d’une cinquantaine d’années est décédée aux urgences d’un hôpital parisien près de 12 heures après avoir été prise en charge par les pompiers... Acheminée par les pompiers à 18h45 lundi dans cet hôpital, cette femme d’une cinquantaine d’années a été retrouvée morte mardi matin vers 6h20 par le personnel des urgences, soit presque 12 heures après son arrivée dans le service.

Le Figaro
Pour ne pas réagir dans l’urgence, il peut être utile de savoir que le risque d’infarctus du myocarde augmente de 15% lors des fêtes de fin d’année. Cet effet est encore plus marqué le jour du réveillon, avec une augmentation de 37% du risque d’infarctus, selon une étude suédoise, publiée le 12 décembre dans le British Medical Journal. Le risque maximal étant situé autour de 22 heures par les chercheurs des universités de Lund, Stockholm, Uppsala et Orebro. Il ne vaut mieux pas se hâter avec sa hotte, il pourrait y avoir péril en l’urgence.

FSMI FO Ministère de l’intérieur

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante