Une marche pour la sauvegarde des emplois chez Japy

Emploi et Salaires par Valérie Forgeront, FO Métaux

Les salariés de Japy le 10 mars 2018 à Valentigney.

Les salariés de l’équipementier automobile Peugeot-Japy à Valentigney dans le Doubs ont stoppé la production du site ce vendredi matin 9 mars. Demain, 10 mars, à l’appel des syndicats de l’usine dont FO, majoritaire, ils organisent une journée ville morte. Dans ce cadre, une marche pour la survie de l’usine et de ses emplois est prévue à Valentigney. Les 500 salariés de l’usine demandent que les candidats à la reprise de ce site centenaire présentent des offres sérieuses.

Après un débrayage le 28 février dernier, les salariés du site Peugeot-Japy, fabricant de pièces de boîtes de vitesses en sous-traitance du secteur automobile à Valentigney (Doubs/500 salariés) organisent ce samedi 10 mars une opération ville morte assortie d’une marche pour survivre à l’appel des trois syndicats du site (dont FO, majoritaire). Les élus locaux s’associent à cette journée. D’ores et déjà, la production a cessé depuis ce matin, vendredi 9 mars indique Laurent Smolnik, le secrétaire fédéral en charge de la branche Automobile à FO Métaux. Les salariés sont inquiets pour leurs emplois sur ce site industriel centenaire qui compte PSA ou encore General Motors pour clients.

À l’origine filature textile appartenant à la famille d’industriels Japy, le site a ensuite été repris par la famille Peugeot qui en est restée propriétaire jusque dans les années 2000. C’est lors de l’arrivée de Peugeot que l’usine a changé ses activités pour se consacrer au secteur automobile.

La conséquence du démantèlement du groupe Maike

Le site Peugeot-Japy est ensuite devenu la propriété du groupe industriel français basé en Haute-Savoie, Maike Automotive, sous-traitant de constructeurs automobiles et spécialisé notamment dans pièces des systèmes de transmission et des moteurs. Le site de Valentigney était jusqu’à présent l’une des quatre filiales de ce groupe. Ces derniers mois, la situation de l’équipementier Maike Automotive a changé et par conséquent celle de Peugeot Japy aussi.

Le site est actuellement en effet dans la tourmente. Son propriétaire, Maike Automotive qui détenait donc quatre filiales dont Japy n’a pas trouvé de repreneur global à l’issue de sa mise en redressement judiciaire qui avait été prononcée en août 2017. Ce groupe comptant 1200 salariés en France a alors été démantelé sur décision du tribunal de Commerce de Grenoble le 20 février.

FO en appelle à l’État

Si trois des sociétés lui appartenant ont été rachetées –ce qui a néanmoins conduit à la suppression d’une centaine d’emplois sur 720 déplore FO– l’avenir du site Japy de Valentigney, mis en redressement judiciaire le 8 février dernier, reste suspendu à l’arrivée d’un repreneur. Les candidats éventuels ont jusqu’au 12 mars pour déposer des offres avant une audience prévue le 15 mars.

Or jusqu’à présent, seuls deux candidats se sont fait connaitre. Le projet de 4A industrie n’est pas encore très clair concernant l’activité qui serait conservée. Il manque aussi de clarté en ce qui concerne les modalités sociales dans le cadre d’une reprise indique Laurent Smolnik. 4A industrie devrait faire une nouvelle proposition mardi indique le secrétaire fédéral FO.

Quant au projet de l’autre candidat, celui de la société Farinia, il inquiète les salariés de Peugeot-Japy. Ce possible repreneur envisagerait en effet de laisser la moitié des effectifs sur le carreau s’indigne FO Métaux. Le projet prévoit une cinquantaine de licenciements à travers un PSE et le non renouvellement des contrats des 190 intérimaires. Comment serait-il possible de poursuivre la même production avec la moitié des effectifs, cela sur un site qui produit 7 jours/7 et 24h/24 commente, inquiet, Laurent Smolnik.

Pour la fédération FO Métaux la sauvegarde des emplois de Peugeot-Japy est la priorité absolue. Les salariés attendent donc une offre sérieuse. La fédération FO a toutefois décidé d’intervenir d’ores et déjà auprès de PSA (principal client de Japy) et auprès du ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique pour empêcher cette catastrophe industrielle.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

FO Métaux Métallurgie

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