Victoire syndicale chez Solocal, les conditions de travail préservées

InFO militante par Clarisse Josselin, L’inFO militante

Aucun des cinq syndicats implantés chez Solocal (ex-Pages Jaunes) n’a signé le projet de réorganisation du temps de travail porté par la direction, à l’issue de la négociation le 13 novembre. Une belle victoire pour FO qui avait été la première organisation à appeler les salariés à faire grève le 16 octobre pour exiger le retrait du texte.

Avec nos 18 % de représentativité, on est partis tout seuls et au final, on a réussi à renverser la vapeur, les salariés vont pouvoir conserver leurs acquis et leur qualité de vie, se félicite Frédéric Gallois, délégué syndical central FO chez Solocal (ex-Pages Jaunes). L’entreprise, ancien service national des annuaires téléphoniques cédé par France Télécom en 2006, commercialise désormais des espaces publicitaires digitaux auprès de professionnels.

Le 7 octobre, la direction avait dévoilé un projet visant à réorganiser le temps de travail des télévendeurs et opérateurs de la relation client. Son objectif était de négocier par accord majoritaire (signé par les syndicats représentant 50% des suffrages exprimés lors des élections professionnelles) un avenant à l’accord sur les RTT signé en 2000. Parmi les régressions sur la table : introduction du travail le samedi ; roulement d’équipes en horaires décalés tôt le matin et tard le soir ; suppression des RTT…

FO, rejoint par l’Unsa et la CGT, avait appelé les salariés à faire grève le 16 octobre contre ce projet dans lequel ils avaient tout à perdre. A elles trois, ces organisations représentent 61% des forces syndicales en présence, face à la CFDT et la CFE-CGC qui n’avaient pas relayé l’appel. La mobilisation avait été massive avec 310 salariés sur les 700 concernés ayant cessé le travail.

Le syndicat FO reste vigilant

Le 13 novembre, à l’issue de la troisième et dernière réunion de négociation de l’avenant à l’accord RTT, aucune des cinq organisations syndicales de l’entreprise n’a signé le texte. Les conditions de travail actuelle vont donc pouvoir être maintenues.

Les salariés nous envoient des messages de remerciement, ils nous félicitent de n’avoir rien lâché, poursuit Frédéric Gallois. Au cours de la négociation, nous n’avions obtenu que quelques avancées à la marge. Et il n’y avait aucune compensation financière, ni aucune souplesse sur les horaires. Et c’était aussi la porte ouverte à une réorganisation du travail dans les autres services de l’entreprise, qui compte près de 2 000 salariés.

Après cette victoire, le syndicat FO reste vigilant. Il va veiller au maintien du niveau des embauches en France. Il va aussi vérifier qu’il n’y a pas une augmentation de l’externalisation de l’activité chez Solocal Interactive, une nouvelle filiale implantée à Rodrigues, une île de l’océan Indien. Aujourd’hui, Bercy met 100 millions d’euros sur la table pour aider les petites entreprises à se digitaliser et créer leur site internet, c’est notre cœur de métier, ajoute le délégué central. Il ne faudrait pas que cet argent public parte à l’étranger sous prétexte du développement de l’activité offshore.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération