L’omission de certains paramètres peut conduire à travestir la réalité... Les mesures annoncées dans le cadre de l’effort de 11 milliards imposé au secteur de la protection sociale font penser à cela. Conviant à sa démonstration le contexte de faible inflation (hausse des prix à la consommation), le Premier ministre assure ainsi que le montant des prestations sociales en matière de retraite, logement, famille et invalidité restera stable en 2015. Le niveau de ces prestations sera stable, explique-t-il puisque celles-ci ne seront pas revalorisées jusqu’en octobre 2015. Leur revalorisation est en effet gelée. Seuls le minimum vieillesse (792 euros par mois pour une personne seule), le RSA (moins de 500 euros), l’ASS (allocation de solidarité spécifique –16,11 euros par jour) et l’AAH (allocation adulte handicapé, 790 euros par mois maximum) seront revalorisés au rythme de l’inflation. Or c’est justement cette inflation que tente de faire oublier le Premier ministre.
Même assez modérée (0,9% en 2013), la hausse des prix est néanmoins bien présente. À moins de parier sur sa disparition totale d’ici à octobre 2015, la non-revalorisation des prestations signifie donc un recul en valeur et concrètement la perte de pouvoir d’achat pour les personnes et ménages concernés.
Trente mois sans revalorisation des retraites...
Les retraités en savent quelque chose. Les pensions n’ont pas été revalorisées depuis avril 2013. En octobre 2015, cela fera donc trente mois sans aucune revalorisation. Le gouvernement souhaiterait par ailleurs que les partenaires sociaux acceptent qu’un gel soit appliqué aux retraites complémentaires.
Le plan annoncé assure aussi que les revalorisations « exceptionnelles » du RSA, du complément familial et de l’allocation de soutien familial actées dans le plan pauvreté (janvier 2013) sont confirmées. Certes, mais ces revalorisations sont renvoyées en 2015. Il s’agissait par exemple de revaloriser le RSA de 10% sur cinq ans, soit globalement de lui accorder 50 euros de hausse. Pour la confédération FO, toutes ces annonces constituent ni plus ni moins que la « programmation d’une baisse de pouvoir d’achat ».