Suisse : forte préoccupation des organisations syndicales après le résultat du vote sur l’immigration

La lettre électronique @ ctualités Europe – International n°19 par Andrée Thomas

En Suisse, les électeurs ont voté, par référendum le dimanche 9 février en faveur de la mise en place de quotas pour les citoyens en provenance de l’Union européenne. La Suisse qui avait déjà connu, un tel système avant les accords bilatéraux passés avec l’UE, va donc rétablir des quotas et des contingents, en fonction de ses besoins, pour les immigrés. L’accord de libre circulation passé entre l’UE et la Suisse – en vigueur depuis 2002 - est ainsi remis en cause, tout comme la participation de la Suisse à l’espace Schengen. De façon plus générale, il tend les relations entre la Suisse et l’Union Européenne à tous les niveaux (accords de recherche, accords Erasmus, électricité etc…). Les travailleurs étrangers en Suisse, le plus souvent très qualifiés, proviennent principalement d’Allemagne, de France, d’Italie ou du Portugal. Parmi eux figurent de nombreux travailleurs transfrontaliers.

Les organisations syndicales ont regretté le résultat de ce vote, pointant des « dangers importants pour les travailleurs et travailleuses ». L’organisation Travail.Suisse considère que le rétablissement du système des quotas menace le marché du travail d’une segmentation en deux parties : « L’économie continuera à faire venir en Suisse la main-d’œuvre nécessaire qui ne pourra pas se protéger contre le dumping salarial en raison de sa plus grande dépendance et la pression sur les salaires grandira. » De son côté, l’USS (Union des Syndicats Suisses) s’est dite préoccupée par le résultat du vote qui « reflète des craintes très répandues concernant les salaires, les emplois et les conditions de travail. »

Les organisations syndicales ont adressé une lettre commune au Conseil Fédéral pour que dans la mise en œuvre du résultat du vote, les intérêts des salarié(e)s ne passent pas à la trappe. Elles rappellent le principe de la non-discrimination, demandent une protection accrue de l’emploi, des salaires et des conditions de travail et appellent à la préservation des accords bilatéraux avec l’UE. Un projet de loi est prévu pour fin 2014.

P.-S.