A la recherche du pouvoir d’achat perdu

Revue de presse par Michel Pourcelot

Malgré son absence dans les grands thèmes proposés dans le cadre du « grand débat » de l’exécutif, le pouvoir d’achat est toujours présent dans la presse. Aperçus.

Sud-Ouest
C’est d’ailleurs cette question du pouvoir d’achat qui semble au cœur de cette France en morceaux, comme explique l’étude d’Elabe, un cabinet d’études et de conseil. Dans cette moitié de Français qui dit avoir des fins de mois difficiles, 35 % avouent devoir se restreindre et 13 % sont obligés d’emprunter. 37% des Français questionnés indiquent avoir été à découvert au moins à plusieurs reprises ces 12 derniers mois, 18% précisent avoir eu du mal à payer le loyer ou le crédit immobilier durant l’année, 21% à régler les factures et 50% des interrogés ont retardé ou renoncé à des soins de santé en 2018. Globalement, 32 % cherchent les prix les plus bas pour les achats alimentaires, et 50%, pour s’habiller.

La Montagne
Pouvoir d’achat, injustice fiscale, écologie, retraites, place des femmes... le débat a été riche à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme) et ce dans le cadre d’une enquête où pendant deux semaines, le journal La Montagne à organiser des rencontres pour recueillir des doléances. A Brioude, pour Jean-Paul, retraité du bâtiment, accoudé au bar devant un café, le mal du moment est clairement financier. Depuis que je suis retraité, je ne vois plus la vie de la même manière. Maintenant, je touche trois fois moins qu’avant. Et les prix n’arrêtent pas d’augmenter. Et le sexagénaire de dénoncer un écart qui se creuse entre les Français les plus pauvres et les plus riches. C’est pas avec des petits salaires que nous consommons. Or, si la consommation augmentait, la production et les emplois suivraient...

La Nouvelle République
La principale préoccupation, pour 32 % des déposants, touche au niveau de vie, tant au niveau du pouvoir d’achat que des retraites et de la fiscalité révèle la synthèse des 2 865 contributions recueillies dans les cahiers de doléance présentée par l’Association des maires d’Ile-de-France (Amif) vendredi [15 février].

Le Monde
Et c’est pas fini : Le gel du tarif réglementé de l’électricité durant l’hiver, décidé par le gouvernement pour répondre à la crise des gilets jaunes, devra finalement être rattrapé plus tard, a prévenu mardi 12 février la Commission de régulation de l’énergie (CRE). L’organisme public indépendant, qui propose que le prix soit augmenté de 5,9 % aussitôt que possible, explique cette décision par la hausse des prix du courant sur le marché de gros. Le gouvernement prend acte de la délibération de la CRE, a réagi le ministère de la transition écologique. Le marché commande. Influençant les courses pour beaucoup : Du faux jus industriel, couleur jaune fluo parce que le vrai est trop cher, confie-t-elle. Dans son appartement de Vénissieux (Rhône), cette mère célibataire est bien consciente que le bio serait idéal, mais elle l’affirme : il lui est impossible de dépenser pour la nourriture plus de 800 euros par mois, la moitié de son budget.

Le Parisien
Le gouvernement a pris récemment une série de mesures en faveur du pouvoir d’achat. Mais quid de la hausse des salaires réclamée par les syndicats et les Gilets jaunes ? Pourtant, dans les cahiers de doléances, la fiche de paie arrive aux premiers rangs des revendications citoyennes. Et la prime exceptionnelle versée par les entreprises n’y change rien. De plus, le gouvernement fait face au mécontentement des fonctionnaires dont le point d’indice, qui sert de base au calcul de leur rémunération de base, est quasiment gelé depuis 2010. Ils sont d’autant plus remontés qu’ils se voient comme les grands oubliés des mesures en faveur du pouvoir d’achat. Et compte bien le retrouver.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante