A Paris le 2 octobre, des militants FO déterminés

InFO militante par Ariane Dupré, L’inFO militante

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A l’appel des huit organisations syndicales, dont FO, formant l’intersyndicale, la seconde journée de mobilisation nationale interprofessionnelle qui a rassemblé le 2 octobre des centaines de milliers de manifestants sur tout le territoire a montré aussi par un cortège parisien dense la détermination des travailleurs à s’opposer, toujours, à toute poursuite des politiques d’austérité et à revendiquer des mesures permettant véritablement une justice sociale et fiscale.

A quelques jours de la présentation des projets de textes budgétaires pour 2026, la mobilisation était évidente dans les rues de Paris ce 2 octobre. Forte aussi dans le cortège FO avec la présence de salariés des secteurs de la pharmacie, du Commerce, de l’intérim, des hospitaliers, des personnels de l’Educations, des salariés de l’énergie, de la métallurgie, des personnels de la Sécu ou encore du ministère de l’Intérieur…

Ce 2 octobre, des dizaines de milliers de travailleurs, du public et du privé, ont donc participé à Paris à cette deuxième journée de mobilisation nationale interprofessionnelle, à l’appel des huit organisations syndicales, dont FO, formant l’intersyndicale. Pour l’instant, on a eu aucune réponse du Premier ministre pour plus de justice fiscale et sociale. Mais si les économies se poursuivent uniquement sur le dos des travailleurs et sur le dos de notre protection sociale collective, ce sera toujours non ! a insisté Frédéric Souillot, le secrétaire général de FO dans le cortège parisien. Après celle du 18 septembre, cette nouvelle journée de mobilisation – à laquelle FO a apporté un caractère reconductible – ne constitue pas un super ultimatum adressé au nouveau Premier ministre, indiquait le secrétaire général de FO. Le message est clair S’il n’y a rien pour les travailleurs et pour plus de justice sociale, il nous aura sur le dos.

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Des économies inacceptables

Dans le cortège FO, les manifestants, aux côtés des UD-FO de la région et des fédérations, ont rappelé à travers leurs slogans et banderoles, combien ils estiment inacceptable les économies envisagées (jusque-là par le projet de l’ex-Premier ministre, François Bayrou). Ainsi dans le champ de l’assurance-maladie (par exemple le doublement des franchises médicales) ou encore les économies qui pourraient encore être imposées aux hôpitaux. S’en prendre d’abord aux salariés et aux malades en les faisant payer, ce n’est pas possible ! martelait Sandrine Tellier, Secrétaire générale de FO énergie, participant à la manifestation parisienne. A quelques pas, sous le ballon de l’UD FO des Yvelines, Nathalie Dubois, secrétaire adjointe du syndicat FO de l’hôpital de Rambouillet explique sa détermination à lutter contre des mesures injustes. Une détermination qui l’a amenée à participer à la journée du 18 septembre et à celle du 2 octobre. Elle est aux côtés de militantes aides-soignantes. Et ne décolère pas : Les économies, on en a fait pendant les années. A l’hôpital, les conditions de travail des infirmières et les aides-soignantes ne cessent de se dégrader. Certaines font le travail de trois, car on est en sous-effectifs. Les agents se mettent en arrêt, ils sont cassés par le rythme de travail. Et on voudrait encore demander à l’hôpital de se serrer la ceinture ? Mais elle est déjà serrée au maximum !.

La colère se faisait sentir aussi dans les rangs des militants FO de l’Education dont la fédération, la FNEC FP-FO, participait bien sûr au cortège. Il ne se passe pas une semaine sans qu’une école se mette en grève parce qu’il manque des AESH et des remplaçants. La situation est déjà assez explosive, et serait forcément encore pire si ce plan d’austérité passe. Qu’il s’agisse d’un effort de 43 milliards d’euros sur les finances publiques ou de 21 milliards d’euros, peu importe. Il faut continuer à se mobiliser pour exiger l’abandon des projets d’austérité ! résumait pour sa part un enseignant.

Les Unions de retraités étaient aussi présentes dans le cortège parisien. Il faut faire tomber cette histoire d’année blanche pour les retraités. Si les pensions de retraite ne sont pas revalorisées sur l’inflation comme elles doivent l’être chaque année, cela signifie une perte de l’ordre de 200 à 300 euros cette année pour les retraités. La mobilisation doit se poursuivre ! tonnait Jean-François Lascoux, membre de l’UCR FO.

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Un réel problème de justice sociale

Sympathisant FO, Pascal défilait aussi ce 2 octobre. Comme il l’avait fait le 18 septembre. Directeur-adjoint d’un service d’accompagnement socio-professionnel dans une collectivité des Hauts de-de-Seine, il ne mâche pas ses mots : L’exécutif se moque de nous. Il y a un réel problème de justice sociale dans le pays, de répartition des richesses. Les animateurs gagnent le Smic. Une fois qu’on a payé le loyer, à partir du 7 du mois, on fait attention à tout. Et pendant ce temps, les profits du Cac 40 explosent. Ce n’est plus supportable. Pascal se dit se dit prêt à continuer à se mobiliser, et estime que les syndicats doivent être davantage entendus.

Comme sur tout le territoire, dans le cortège parisien, les militants FO fustigent toutes les politiques d’austérité qui consisteraient encore à infliger aux travailleurs la responsabilité de payer, par des mesures impactant leurs droits, pour la résorption de la dette et du déficit public. Pour l’instant, il n’y aucune contrainte sur les entreprises, alors que, par exemple, dans le secteur du Commerce, certaines entreprises se sont fortement enrichies avec l’optimisation fiscale. Ce serait aux salariés des enseignes et alors qu’ils ont de faibles salaires, de payer davantage ? Il faut que ça change ! s’agace Carole Prioult, secrétaire de la section FO Commerce Paris.

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La crainte de nouvelles mesures injustes

A ses côtés, Paul Furnari, délégué syndical au siège de Conforama et conseiller prud’hommal, se dit aussi révolté par l’injustice sociale et fiscale. Et il s’inquiète des projets que pourrait présenter le futur gouvernement. Je crains qu’on s’attaque de nouveau au Code du travail, et que le prochain gouvernement cherche à réduire encore l’indemnisation de l’assurance-chômage. Les gouvernements successifs n’ont de cesse de casser les services publics, et je pense que ce n’est pas terminé alertait pour sa part Juan Navarro, secrétaire général du syndicat national FO des personnels des affaires sanitaires et sociales. Et de citer la mission sur l’efficacité de l’État lancée le 19 septembre par le nouveau Premier ministre et qui ressemble beaucoup à un nouveau plan de réduction des dépenses publiques. Ce contre quoi FO luttera.

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Ariane Dupré Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération