Si certaines prestations sont bien connues, en revanche une personne sur deux ignore l’existence de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA). Au moins 90 % de la population a déjà entendu parler des allocations familiales, des aides au logement, du Revenu social d’activité (RSA) ou de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C). La Prime pour l’emploi (PPE), l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) et le minimum vieillesse, c’est-à-dire l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), sont connus d’au moins trois personnes sur quatre.
A l’inverse, près d’une personne sur deux ignore l’existence de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA). Plus de deux personnes sur trois déclarent n’avoir jamais entendu parler de l’Aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS) ou de l’Aide médicale d’État (AME).
Plusieurs facteurs sociaux conditionnent le niveau de connaissance des prestations
L’étude établit que plusieurs facteurs influent sur le niveau d’information. L’ancienneté des allocations (les allocations familiales et les aides familiales ont été instaurées dans l’immédiat après-guerre), l’exposition médiatique des dispositifs (pour le RSA notamment) peuvent en partie expliquer que ces allocations soient connues du plus grand nombre.
Le niveau d’information varie aussi selon les groupes sociaux, les niveaux de diplômes. Il s’avère moins élevé chez les hommes que chez les femmes. Les ouvriers, les jeunes et les plus de 70 ans sont moins au fait des prestations sociales que l’ensemble des autres salariés.
Il ressort de l’étude que les bénéficiaires d’une allocation déclarent bien plus souvent connaître les conditions à remplir par leurs destinataires que ceux qui ne la perçoivent pas. Ainsi, probablement parce que de nombreuses tâches administratives leur sont déléguées par leurs proches, les aidants d’une personne en perte d’autonomie ont-ils une bien meilleure connaissance de l’APA que les non-aidants (écart de 12 points de pourcentage). Cette prise en charge par l’entourage de la personne dépendante contribuerait aussi à expliquer que la probabilité d’identifier les bénéficiaires de l’ASPA et de l’APA augmente jusqu’à la tranche d’âges des 60-69 ans.
Toutefois, une part significative de ses bénéficiaires indique ne pas en connaître précisément les critères d’attribution. Parmi les 20 % les plus modestes, six personnes sur dix déclarent savoir qui peut bénéficier du RSA ou de la CMU-C, mais c’est le cas d’une personne sur trois seulement pour la Prime pour l’emploi (PPE) et d’une personne sur dix pour l’ACS.
Source : Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Etudes et Résultats n° 954 de mars 2016. « Prestations sociales : les personnes éligibles sont-elles les mieux informées ? »