Automobile : grève gagnante pour FO chez FVM Technologies

Emploi et salaires par Clarisse Josselin, FO Métaux

Blocage des livraisons par les salariés de FVM lundi 12 et mardi 13 septembre.

Après deux jours de grève à l’appel d’une intersyndicale, les salariés chez FVM Technologies, un sous-traitant automobile situé en Meurthe-et-Moselle, ont repris le travail le 14 septembre, rassurés. Renault, leur unique donneur d’ordre, s’est engagé à maintenir son niveau de commandes et à faciliter la reprise de l’entreprise, actuellement en redressement judiciaire.

La grève a payé chez FVM Technologies, un fabricant de carters de moteurs situé à Villers-la-Montagne (Meurthe-et-Moselle). Renault, leur unique donneur d’ordre, s’est engagé à maintenir son niveau de commandes et à faciliter la reprise de l’entreprise, en redressement judiciaire depuis décembre 2015 et actuellement en période d’observation.

Les 220 salariés craignaient pour l’avenir du site. Ils redoutaient notamment que Renault ne cherche à s’approvisionner en Turquie. L’ensemble du personnel s’est mis en grève les 12 et 13 septembre à l’appel d’une intersyndicale pour obtenir des garanties du constructeur.

La direction des achats de Renault s’est déplacée à Metz le 13 septembre. Un accord a été trouvé après plus de six heures de réunion.

La menace de la Turquie écartée

« Nous avons été entendus, tant que nous pouvons faire face à nos engagements, nos productions ne sont pas ressourcées ailleurs et le volume de commandes est maintenu, se réjouit Jean-Louis Jullien, secrétaire du syndicat FO, majoritaire. La menace de la Turquie est écartée. Renault nous soutiendra pour toute la durée de la période d’observation et créera de bonnes conditions pour la reprise. »

Le délégué FO se félicite aussi de la rapidité avec laquelle Renault a cédé aux revendications. « Si la grève se poursuivait, on risquait de bloquer toute la chaîne de production, explique-t-il. En plus du manque à gagner, Renault aurait dû payer de fortes amendes aux autres sous-traitants laissés sans activité. »

Avec la reprise, une nouvelle bataille s’annonce

Si la reprise concerne la seule société FVM, elle pourrait se concrétiser rapidement, un repreneur potentiel existe. Mais elle pourrait aussi se faire à l’échelle du groupe équipementier automobile Arche, également en redressement judiciaire. Dans ce cas, la procédure sera plus longue.

« Renault souhaite que la reprise se fasse vite pour qu’on puisse trouver de nouveaux clients, poursuit Jean-Louis Jullien. Notre société dépend de lui à 100 % et le groupe à 80 %, ils ont peur de ramasser les pots cassés. »

Si un premier combat est gagné, le délégué FO appelle malgré tous les salariés à rester mobilisés. Avec la reprise qui pourrait s’accompagner d’un plan social, une nouvelle bataille s’annonce.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

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