L’enjeu majeur de la 23e Conférence sur le climat de l’ONU est, après l’échec de Marrakech en 2016, de permettre enfin la mise en œuvre concrète des engagements de l’accord de Paris.
Lors de cette COP, Force Ouvrière demande, aux côtés de la Confédération Syndicale Internationale, une clarification sur la question du financement (par des investissements publics et non des partenariats publics-privés) et du soutien aux pays les plus vulnérables. Nous exigeons de la part des États des engagements financiers clairs et soumis à un calendrier contraignant ainsi qu’à une évaluation régulière selon des critères précis, en particulier sociaux. Les contributions actuelles de 100 milliards de dollars par an doivent être une base de financement à renouveler à partir de 2020.
Par ailleurs, Force Ouvrière défend une vision prospective claire, tant en termes d’impacts sur l’emploi que de développement industriel et énergétique. Pour FO, développer l’économie circulaire et créer les filières de démantèlement, déconstruction et revalorisation des biens et produits manufacturés constituent des priorités à tous les niveaux (en France, en Europe et au niveau international). Une réelle accentuation des moyens de la recherche publique est tout autant indispensable afin d’accélérer l’innovation et de jouer un effet de levier dans les secteurs privés porteurs d’emplois nouveaux. Cela impose notamment d’en terminer avec les mesures d’austérité qui, de plus, remettent clairement en cause les engagements pris lors de la COP21 à Paris.
Pour Force Ouvrière, la COP23 doit également faire en sorte que les traductions nationales des engagements de réductions d’émissions (INDC) et que les impacts de l’augmentation des températures se traduisent, État par État, par des mesures de transition, d’accompagnement et de compensations pour tous les travailleurs. La CSI revendique un groupe de travail sur cette question.
Enfin, FO dénonce la posture du gouvernement français ayant refusé de préparer cette Conférence avec les organisations syndicales françaises comme avec la CSI malgré les engagements pourtant pris par le ministre de l’écologie en juillet dernier. Le fait que le pavillon français présent à Bonn n’organise rien en collaboration avec les syndicats et que ceux-ci ne soient ni associés ni invités au Sommet sur le Climat du 12 décembre prochain à Paris montrent à nouveau le désengagement du gouvernement sur les impacts sociaux liés à l’environnement.