Caterpillar : l’interminable attente des ex-salariés de Rantigny

Emploi et Salaires par Françoise Lambert

Les 244 ex-salariés de l’usine Caterpillar de Rantigny (Oise), licenciés après la fermeture du site en juin 2016, contestent le motif économique invoqué à l’époque par leur employeur pour justifier sa décision. Après bien des péripéties judiciaires, une décision du tribunal des prud’hommes de Beauvais est attendue le 18 avril.

Sur les 244 anciens salariés de l’usine Caterpillar de Rantigny (Oise) licenciés suite à la fermeture du site en juin 2016, pas moins de 215 sont engagés dans une procédure contre le fabricant d’engins de terrassement.

Ils contestent le motif économique invoqué par leur ex-employeur pour justifier l’arrêt de l’usine, alors qu’une partie de l’activité avait été délocalisée aux États-Unis et en Italie.

Ils attaquent également l’entreprise sur ses carences dans la recherche d’un repreneur, sur le non-respect des contrats de travail et sur la question des risques psycho-sociaux.

Moins d’une dizaine de salariés ont été reclassés sur d’autres sites

Enfin, ils estiment insuffisants les reclassements proposés à l’époque. Moins d’une dizaine de salariés ont été reclassés dans d’autres unités de Caterpillar, et certains l’ont été sur deux sites qui ont fermé depuis, à Arras et à Gosselies en Belgique, indique Loïc Abgrall, ex-délégué syndical FO de l’usine Caterpillar de Rantigny.

Le dossier a été porté devant le conseil des prud’hommes de Beauvais en janvier 2015 et les salariés restent dans l’attente d’une décision.

Nous venons d’apprendre que le tribunal rendra son délibéré le 18 avril, a indiqué Loïc Abgrall, ex-délégué syndical FO de l’usine Caterpillar de Rantigny, après une audience qui s’est tenue le 31 janvier au tribunal des prud’hommes de Beauvais.

Caterpillar a usé d’incidents de procédures très exceptionnels pour retarder le traitement du dossier, estime Nathalie Campagnolo, l’avocate des salariés.

Plus de la moitié des salariés n’a pas retrouvé d’emploi

Les anciens salariés de l’usine de Caterpillar aperçoivent enfin la fin d’un long tunnel, mais un appel de l’ex-employeur n’est pas à exclure.

S’ils obtiennent satisfaction, les ex-Caterpillar pourront obtenir des indemnités. C’est très important pour ces salariés qui attendent réparation, surtout que plus de la moitié n’a pas retrouvé d’emploi, souligne Loïc Abgrall.

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante