Les surveillants de prison de Côte d’Ivoire ont démarré une grève de deux jours le 18 août, afin d’obtenir des primes, notamment celle de la Covid-19 et l’amélioration de leurs conditions de travail. Et l’amélioration des conditions de travail pour les personnels passe notamment, expliquent-ils par l’amélioration des conditions de détention des prisonniers. En effet, les syndicats pointent depuis des années la surpopulation carcérale dans le pays (18 900 détenus pour une capacité de 7 000 places), aggravée par la pandémie de coronavirus.
L’univers carcéral est encore plus vulnérable et exposé à la pandémie de Covid-19
, a déclaré ainsi le Secrétaire général du Collectif des syndicats du personnel pénitentiaire de Côte d’Ivoire Michael Oko Dago. Et d’ajouter que les agents pénitentiaires n’avaient pas perçu de prime Covid alors qu’ils travaillent en première ligne et sont exposés à la maladie, très présente en prison. Selon lui, une vingtaine d’agents au moins ont été contaminés par le virus.
Les gardiens de prison souhaitent également le réajustement de leurs indemnités de logement et une dotation en habillement, autrefois versée mais suspendue depuis 2014.
Les gardiens demandent des « états généraux du secteur »
Le mouvement a été massivement suivi (à 90%) dans 33 prisons. A la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), la plus grande prison du pays, l’action des personnels a été durement réprimée. Dans cet établissement où 7 180 personnes sont détenues pour une capacité de 1 200 à 1 500 prisonniers, une dizaine de grévistes a été arrêtée (et depuis relâchés) au premier jour de grève, à l’issue d’altercations avec les forces de l’ordre.
La grève a cessé le 20 août, alors que le ministère de la Justice a apporté en partie satisfaction
aux demandes des grévistes, selon le président du Collectif des syndicats. Le service va reprendre pour donner une chance aux discussions qui se poursuivent
, a-t-il ajouté.
Il y a deux ans déjà, les gardiens s’étaient mis en grève et pointaient le manque de moyens et la surpopulation carcérale, exigeant des « états généraux du secteur ». Les syndicats exigent que les négociations soient suivies de véritables engagements.