Chez Auchan, FO revendique une grille de salaire « décente »

InFO militante par Elie Hiesse, L’inFO militante

© Sylvie HUMBERT/REA

Après des NAO que FO juge décevantes, le refus de la direction d’accorder une prime Covid a mis le feu aux poudres. À l’appel du syndicat, les salariés se sont mobilisés le 18 juin pour leur pouvoir d’achat.

À  l’appel de FO, les salariés d’Auchan se sont mobilisés le 18 juin pour leur pouvoir d’achat et des conditions de travail améliorées. Après des NAO 2021 jugées par FO-Auchan décevantes et déconnectées des attentes des salariés (elles se sont conclues par une augmentation de 0,8 % des salaires réels individuels), le refus d’accorder une prime Covid a mis le feu aux poudres.

Première grève nationale initiée par FO depuis vingt ans

 Ce refus intervient dans un contexte économique record pour Auchan, qui en 2020 a réalisé 466 millions d’euros de bénéfices. Il traduit un insupportable manque de reconnaissance de la direction envers les salariés de la deuxième ligne, qui n’ont pas ménagé leurs efforts malgré les risques sanitaires et la dégradation des conditions de travail en raison du non-remplacement des départs (2 000 CDI ETP en 2020). Sans compter les 1 400 emplois supprimés lors du plan social. L’importance de la mobilisation, effective dans 50 % des magasins, traduit une colère généralisée, commente Arnaud Deekmer, délégué central FO pour l’UES Auchan Exploitation, regroupant ses hypermarchés et supermarchés (environ 33 000 salariés).

Cette mobilisation est une victoire pour FO, troisième organisation, qui n’avait pas initié, seule, de grève nationale depuis vingt ans. La direction a d’ailleurs reçu ses représentants le 30 juin, sans revenir (encore) sur ses positions, au motif que les objectifs 2020 en matière d’Ebitda (bénéfices avant intérêts, impôts, etc.) n’avaient pas été atteints. Elle a promis de prendre en compte, pour les NAO 2022, la réalité de la grille des salaires qui est rattrapée chaque année par le Smic. Et elle a débloqué 5 millions d’euros pour les conditions de travail. Mais pour FO, l’amélioration de la qualité de vie au travail passe par des embauches et la révision des projets en cours. Trop de salariés sont en souffrance, martèle Arnaud Deekmer. Problème, la révision des projets jugés néfastes (cadence/fréquence, parcours d’encaissement automatique, HR4You dématérialisant les RH) n’est pas au programme. Quarante pour cent des sections FO (leur consultation est toujours en cours) ont déjà voté pour une deuxième journée de mobilisation.

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération