Côte d’Ivoire : un nouvel acteur syndical prêt à se mobiliser

InFO militante par Sandra Déraillot, L’inFO militante

La Confédération syndicale Espoir (CSE) a investi son secrétaire général, Pacôme Attaby. Photo CSE

La confédération syndicale Espoir vient de voir le jour, en réaction à un protocole d’accord signé entre plusieurs centrales et le gouvernement, qui prévoit de renoncer à la grève pour les cinq prochaines années.

Une nouvelle confédération a vu le jour en Côte d’Ivoire. La Confédération syndicale Espoir (CSE) a investi son secrétaire général, Pacôme Attaby, le 6 mars dernier. Nos priorités sont de renforcer les libertés syndicales, de faire pression sur les employeurs (publics comme privés) pour qu’ils répondent aux préoccupations des travailleurs (rémunérations et conditions de travail) et de peser sur la société civile, notamment la justice qui répond rarement aux plaintes des travailleurs, résume le nouveau secrétaire général, également premier secrétaire adjoint de la Fédération des syndicats autonomes de Côte d’Ivoire (FESACI).

La CSE s’est constituée après un surprenant accord intervenu entre le gouvernement et les huit principales organisations syndicales de fonctionnaires du pays à l’été 2022. Ceux-ci se sont entendus pour décréter une trêve sociale avec pour pilier le renoncement à la grève comme moyen de revendication jusqu’en 2027. Les signataires représentent quelque deux cents syndicats, mais la plupart n’ont pas consulté leur base avant de s’engager, précise Pacôme Attaby. C’est inacceptable.

S’opposer à l’atteinte au droit de grève

Force Ouvrière salue la création de la CSE : Cette confédération partage des fondements proches des nôtres. Elle s’inscrit dans la droite ligne de la Charte d’Amiens, résume Branislav Rugani, secrétaire confédéral au secteur international de FO. La CSE se définit en effet comme libre et indépendante. En Côte d’Ivoire, où la plupart des syndicats ne vivent pas de leurs adhésions mais de subventions privées ou gouvernementales, cela représente un vrai pas en avant, résume Branislav Rugani. FO soutiendra l’accréditation de la CSE à l’OIT et prépare d’ores et déjà un module de formation à destination de ses cadres.

Sandra Déraillot Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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