FO Hebdo : Quelle est actuellement la principale bataille de la CSI ?
Sharan Burrow : Celle contre l’austérité. Le modèle économique actuel n’est pas conçu pour les travailleurs et sème le désespoir. Les gouvernements doivent changer de politique. En adoptant le point de vue de la Troïka, ils ont déclaré la guerre à leurs peuples et nous sommes aujourd’hui dans une situation pire que celle d’avant la crise.
FO Hebdo : Comment percevez-vous la situation en Grèce aujourd’hui ?
Sharan Burrow : Avec optimisme. La voix du peuple a été entendue dans le cadre d’un processus démocratique. Mais cela pourrait entraîner plus de tensions si les gouvernements européens ne donnent pas plus d’espoir au peuple grec, dans le cadre d’une renégociation de la dette.
FO Hebdo : La CSI lance une campagne de mobilisation pour la défense du droit de grève. Pourquoi ?
Sharan Burrow : Il se passe quelque chose de très grave. Les employeurs mènent au sein de l’OIT (Organisation internationale du travail, NDLR) une offensive sans précédent contre le droit de grève et contre la convention 87 sur la liberté syndicale. Sans le droit de grève, les travailleurs deviennent des esclaves. Les employeurs ne mesurent pas ce qu’ils sont en train de faire. Ils veulent un monde où les travailleurs n’auraient plus de droits, un avenir où leurs propres enfants seront exploités.
FO Hebdo : Voulez-vous ajouter quelque chose ?
Sharan Burrow : Je voudrais exprimer tous mes remerciements et mes félicitations à Force Ouvrière pour son travail et son soutien, et aussi toute ma sympathie après les événements dramatiques qu’ont connus les citoyens français en ce début d’année.
Propos recueillis par Evelyne Salamero