Deuxième jour de la délégation de FO conduite par Jean-Claude Mailly au Sénégal

International par Cristelle Gillard, Jean-Claude Mailly

Visite de la coopérative de sel du lac rose, du port de pêche de Mbour et enfin rencontre à la bourse du travail de Mbour avec les femmes du secteur informel.

La journée du 7 mars a démarré par la visite de la coopérative de sel du lac rose à une heure de route de Dakar

1 000 personnes dont 400 femmes travaillent chaque jour 7 heures au lac, 4 jours par semaine dans des conditions de travail très pénibles, dans l’eau pour extraire le sel.

Autrefois travail traditionnellement occupé par les femmes, le travail dans le lac est désormais réservé aux hommes, les femmes s’occupant désormais du déchargement. Le sel est traité à l’iode avant d’être acheminé, ce traitement obligatoire mais onéreux (100 euros le kg) est subventionné à 50 % par l’Unicef pour permettre aux travailleurs à la fois de garder leur emploi et leurs moyens de subsistance.

La visite du port de pêche de Mbour a été le second temps fort de la journée

Mbour est le port de pêche le plus important du Sénégal. Nous avons été accueillis le temps d un échange par le président du port de pêche et son équipe en compagnie du secrétaire régional de la CNTS et du délégué du syndicat national des marins pêcheurs de la CNTS. Le port a été construit par l’État, donné à la mairie et c’est un groupement d’intérêt économique qui gère le port.

Des milliers de pêcheurs sont sur le port. 80 % des espèces pêchées sont expédiées à l’extérieur de Mbour, dans l’ensemble du Sénégal ainsi qu’à l’exportation.

La principale difficulté des pêcheurs réside dans l’achat de leur pirogue, en effet cet achat s’avère très onéreux. Des discussions portent actuellement sur une subvention par l’État, celle ci existe déjà pour l’achat d’un moteur (5000 moteurs ont ainsi été subventionnés). Mais l’État doit faire un travail de recensement des pirogues, qu’on estime aujourd’hui à 21 000, mais ce chiffre est sous-estimé selon nos interlocuteurs.

Une couverture maladie universelle existe pour les pêcheurs sur inscription financée à 50 % par L’État.

Beaucoup de femmes travaillent sur le port mais de manière informelle (écailleuses à la tâche ainsi que toutes les activités une fois les bateaux déchargés).

Dernière étape de la journée du 7 mars : Une réunion à la bourse du travail de Mbour avec les femmes du secteur informel

En présence du secrétaire général de la CNTS, Mody Guiro, du secrétaire général régional de la CNTS et de la délégation FO, une vingtaine de femmes était présente pour témoigner de leur accompagnement par le syndicat CNTS.

En effet la CNTS a créé un syndicat du secteur informel ce qui permet aux femmes très nombreuses dans celui-ci de s’organiser, de se rassembler, d’être formées syndicalement et comme elles le disent elles-mêmes de continuer la sensibilisation, la campagne pour gagner, les femmes de Mbour debout battantes.

Suite à cette réunion, cap sur Kaoloack à deux heures de route pour assister le 8 mars à un rassemblement de 400 femmes.

Cristelle Gillard

Jean-Claude Mailly Ex-Secrétaire général de Force Ouvrière

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