Emploi : la mobilisation reprend aux Papeteries de Condat

InFO militante par Clarisse Josselin, L’inFO militante

© UD FO 24

Les congés d’été terminés, l’activité devait redémarrer le 28 août aux papeteries de Condat, en Dordogne. Mais les salariés ont décidé de ne pas reprendre le travail et de se rassembler devant l’usine à l’appel d’une intersyndicale dont fait partie FO. Ils s’opposent toujours à la fermeture de l’une des deux lignes de production et à la suppression de près de la moitié des emplois dans le cadre d’un PSE en cours de négociation.

Au Lardin-Saint-Lazare, en Dordogne, les vacances d’été n’ont en rien entamé la détermination des salariés des papeteries de Condat à sauver leurs emplois. Le 28 août au matin, au lieu de reprendre le travail, ils ont décidé de rester devant les grilles de l’usine, à l’appel d’une intersyndicale à laquelle participe FO, syndicat majoritaire. Ils ont été rejoints par des élus locaux et des habitants venus en soutien. Au total, le rassemblement a compté près de 200 personnes, selon Pierre Courrèges-Clercq, secrétaire général de l’union départementale FO de Dordogne, qui s’est également rendu sur place. La poursuite de la mobilisation devait être soumise à un vote en fin de journée.

Le 20 juin dernier, prétextant une baisse de commandes, le groupe espagnol Lecta, propriétaire de l’usine, a annoncé son intention de stopper l’activité de l’une des deux lignes de production. La ligne 4 est la dernière à fabriquer, en France, du papier couché deux faces, un papier de haute qualité utilisé par les grandes maisons d’édition.

Le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) a été présenté aux organisations syndicales le 11 juillet. Quelques 187 salariés risquent de perdre leur emploi, pour un effectif global de 420 salariés. La négociation du PSE, suspendue durant les congés d’été, doit reprendre le 29 août.

L’avenir de l’usine en péril

Lors de la réunion du 11 juillet, les représentants syndicaux avaient insisté sur les questions économiques et nommé un expert. Pour Patricia Canto, secrétaire FO du CSE, il y a effectivement moins de demande, mais pas au point de fermer une machine. En réalité, l’activité a été délocalisée dans d’autres usines du groupe en Espagne et en Italie, doucement mais sûrement, pour réduire les coûts de fabrication, dénonçait la militante mi-juillet.

Selon les syndicats, ce plan social mettrait en péril l’avenir de l’usine, qui est le plus gros employeur industriel de Dordogne. Si le groupe arrive à ses fins, dans quelques mois, il ne restera plus sur le site qu’une ligne de production spécialisée dans la fabrication d’étiquettes en papier. L’activité sera-t-elle viable ? La secrétaire du CSE redoute une fermeture pure et simple de l’usine.

Une fermeture représenterait une catastrophe économique et sociale pour le territoire, selon le président de Région, qui estime que les papèteries de Condat génèrent plus de 1 200 emplois directs et indirects. Ce dernier doit rencontrer les dirigeants de Lecta le 29 août. Pour rappel, l’entreprise avait bénéficié en 2021 de 33 millions d’euros d’aides publiques pour… sauver l’emploi.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

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