Certes, les agents publics apprécient d’être rémunérés chaque mois. Comme tout salarié et c’est la moindre des choses. Toutefois, s’ils affichent particulièrement en ce moment leurs revendications salariales –conséquence d’une perte de 16 % de leur pouvoir d’achat depuis 2000–, les fonctionnaires sont beaucoup moins motivés
dans le travail par le facteur rémunération
que les salariés du privé. En moyenne, 16 % des salariés du privé font de la rémunération une motivation prioritaire. Ils ne sont que 9 % à lui donner cette importance dans le public. Cette différence est particulièrement patente chez les cadres : 19 % de ceux du privé estiment que la rémunération est une motivation prioritaire. Les cadres de catégorie A du public ne sont que 7 % à le penser. En revanche, les agents publics soulignent dans leur ensemble l’attachement qu’ils portent à l’utilité sociale
de la mission qu’ils exercent. Cet élément est en deuxième position dans le classement des facteurs de motivation, juste derrière celui exprimant la satisfaction
d’accomplir son travail.
Une vraie « motivation de service public »
20 %
C’est la proportion d’agents du secteur public pour qui le sentiment de l’utilité sociale de leur travail constitue une motivation essentielle.
Les salariés du privé placent certes eux aussi ce dernier facteur en tête de liste, mais de manière moins prononcée. Pour 20 % des agents publics, le sentiment de l’utilité sociale du travail constitue donc une motivation essentielle. Seuls 9 % des salariés du privé sont du même avis. L’intérêt des tâches accomplies
est aussi perçu comme un facteur primordial pour 20% des agents, mais plus modestement pour 15 % des salariés du privé. Qu’ils travaillent dans le public ou dans le privé, 22 % des cadres en font toutefois une motivation prioritaire. Dans le public, 24 % des agents de catégorie B et 15 % de ceux de catégorie C estiment eux que l’intérêt des tâches accomplies motive particulièrement leur travail. Seuls 12 % des employés du privé pensent cela. Pour le Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po), l’existence d’une
. motivation de service public
est vérifiée dans la France de 2017