Personnels du Travail et de l’Emploi, de l’Agriculture, de la Justice, de l’administration pénitentiaire, des assemblées parlementaires, des Affaires étrangères, de l’Education nationale, des Affaires sanitaires et sociales, du ministère de l’Intérieur… Les délégués représentant la trentaine de syndicats et les deux Unions (secteur Justice et Agriculture) relevant de la fédération FO de l’Administration générale de l’État se sont réunis du 15 au 17 mai à Vogüe en Ardèche pour le XXVIe congrès de la Fage-FO.
Les congressistes ont reçu la visite du nouveau secrétaire général de la confédération FO, Pascal Pavageau. La visite aussi de plusieurs secrétaires généraux de fédérations (Fonctionnaires/FGF-FO ; Finances ; Equipement, Environnement, Transports et Services/FEETS-FO ; Transports) ainsi que celle de secrétaires généraux d’Unions départementales FO (Ardèche, Eure, Charente-Maritime, Pyrénées orientales) venus apporter un salut fraternel aux délégués et à la secrétaire générale sortante de la Fage-FO, Brigitte Perrot.
Cette fédération est « très riche » au plan de la diversité de ses secteurs a indiqué la secrétaire générale sortante, Brigitte Perrot, lors de la présentation du rapport d’activité de la fédération.
Le rapport a été adopté à l’unanimité par la soixantaine de délégués présents lesquels ont voté aussi à l’unanimité le rapport de trésorerie présenté par la trésorière générale sortante, Thérèse Hergott.
Il faut « résister et revendiquer »
Brigitte Perrot, à la tête de la fédération pendant huit années, a tenu à souligner le dynamisme qui s’est réenclenché au sein de la fédération
avec un rajeunissement des militants, ces derniers ayant participé à apporter un nouvel élan aux syndicats
. Par ailleurs se réjouissait-elle encore, depuis le précédent congrès qui se tenait en 2013 à Arzon dans le Morbihan, la Fage-FO a créé deux nouveaux syndicats (syndicat des personnels du Sénat, syndicat des collaborateurs parlementaires) et trois syndicats ont été réactivités.
Ce dynamisme n’est pas de trop pour soutenir l’action de « résistance » des agents attaqués actuellement par les moult contre-réformes lancées par l’Exécutif contre la fonction publique.
Nous allons défendre bec et ongle les droits collectifs et le statut général de la fonction publique
lançait ce 15 mai à Vogüe Pascal Pavageau rappelant la nécessité d’entrer en résistance pour défendre ce qui reste du modèle social
républicain, cela après avoir tenu sur les fondamentaux en préservant les conventions collectives, la Sécurité sociale…
. Il faut résister et revendiquer
insistait le secrétaire général de la confédération FO rappelant notamment que l’organisation FO a la responsabilité collective
de conserver sa première place en terme de représentativité au sein de la fonction publique de l’État et de progresser dans les secteurs de l’hospitalière et de la territoriale ou FO occupe la troisième position syndicale.
Combattre la casse du cadre réglementaire collectif
L’enjeu des élections professionnelles qui se tiendront le 6 décembre prochain dans les trois branches de la fonction publique (État, territoriale, hospitalière) est d’importance. Il faut faire face à l’attaque frontale, calculée et officialisée du président de la République et du gouvernement contre la fonction publique
. Le gouvernement programme la fin du statut général de la fonction publique
et c’est une attitude inédite depuis l’après-guerre soulignait Pascal Pavageau.
Pour l’Exécutif les fonctionnaires doivent être aux ordres
. Or, les quelque 5,4 millions de fonctionnaires sont les garants de la continuité républicaine
. La menace est même plus vaste. Cet Exécutif qui se situe dans la continuité des politiques ultra-libérales prône une politique du chacun pour soi
visant à déprotéger les travailleurs
et à privilégier les quelque 10% de personnes qui ont eu de la chance, des capacités et/ou des moyens financiers
de réussir s’irrite le secrétaire général de la Confédération FO.
Le gouvernement vise à casser tout le cadre réglementaire collectif
notamment en appliquant une logique de destruction des organisations syndicales
, en cassant les syndicats particulièrement ceux du secteur privé via la réduction drastique de leurs moyens
indispensables à l’exercice de l’action syndicale. Ainsi, l’Exécutif nie l’existence même des contrepoids
à son pouvoir, en particulier celle des syndicats
.
Réussir les élections du 6 décembre 2018
Dès lors, le secteur public –avec la pérennité d’une représentativité incontournable de Force Ouvrière dans la fonction publique– apparaît plus que jamais comme un rempart essentiel à ces projets nuisibles. L’« enjeu » de la réussite des élections du 6 décembre renvoie donc plus largement à la capacité syndicale à poursuivre pleinement ses actions dans « l’avenir » à l’échelon interprofessionnel et cela avec les moyens syndicaux
nécessaires.
Pour assurer le succès de ces prochaines élections, la Confédération va se placer à votre disposition
a annoncé Pascal Pavageau aux délégués FO. La Confédération a conçu en effet un planning fait notamment de meeting et de diverses actions ciblées dans plus d’une soixantaine de départements.
À partir du second semestre, les secrétaires confédéraux iront ainsi à la rencontre des agents et des syndicats FO dans les départements dans le cadre de la campagne pour ces élections qui auront lieu dans les trois branches de la fonction publique. Nous allons mailler le territoire national, y compris l’Outre-mer
indiquait Pascal Pavageau précisant que des documents écrits de communication seront bien sûr produits pour cette campagne.
Vers la construction d’une action interprofessionnelle
Quelques heures avant la venue de Pascal Pavageau, Brigitte Perrot avait résumé le contexte social actuel. Des agents et des salariés (cheminots, salariés d’Air France…) ainsi que les 3,5 millions de chômeurs recensés se lèvent et disent non à ce monde de la finance qui n’aura changé que de porte-parole ! Les retraités ont perdu du pouvoir d’achat avec l’augmentation de la CSG, les chômeurs sont stigmatisés comme si c’était par plaisir qu’ils ne travaillaient pas. Nous, fonctionnaires sommes inquiets pour notre statut mais surtout pour quelque chose de plus grand : le service public, ce droit inaliénable qu’a la classe ouvrière d’être soignée, d’étudier, de se loger, d’être en sécurité, d’avoir un travail, de partir en vacances…
Au fil de quatorze interventions à la tribune, des délégués de la Fage-FO ont tout autant fait part de leurs inquiétudes que de leur détermination à combattre les contre-réformes lancées ou en chantier. Dans la résolution générale, les congressistes de la Fage-FO (qui ont élu un nouveau conseil fédéral renouvelé à 80% de ses membres) ont indiqué notamment que compte tenu de l’extrême gravité de la situation et des risques qui se profilent pour les travailleurs, les droits sociaux, notre modèle social et les valeurs républicaines, la fédération s’inscrira pleinement dans une action interprofessionnelle nécessaire appelée par la confédération
.