À l’heure où nous écrivons ces lignes, les députés débattent à nouveau à l’Assemblée nationale de la réforme des retraites, à l’occasion de la mesure de suspension proposée par le gouvernement.
Suspension ne signifie pas abrogation. Mais ce débat ne doit pas invisibiliser la question des salaires, du pouvoir d’achat et des conditions de travail, qui reste la première des revendications des travailleurs. Dans tous les congrès, assemblées générales où je me déplace, les camarades FO, du public comme du privé, me parlent salaires, pouvoir d’achat, conditions de travail. Une enquête récente réalisée par l’institut Terra Nova et l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) a montré que le pouvoir d’achat demeure la préoccupation dominante des Français, singulièrement de ceux qui travaillent.
La stagnation salariale n’est pas qu’un ressenti : les chiffres de la DARES montrent une progression des salaires qui reste très modérée, inférieure à 1 % pour les salaires de base des ouvriers et des employés. La hausse du Smic au 1er janvier prochain ne devrait pas excéder 1,4 %. Dans les branches et les entreprises, nombreuses sont les négociations qui ne parviennent pas à conclure ou se soldent par des augmentations modérées. Et plusieurs branches comptent encore des minima en dessous du Smic.
Cette même enquête montre que près de trois salariés sur quatre estiment que leur pouvoir d’achat a baissé ou stagné ces cinq dernières années. Ce sentiment de dégradation est plus marqué au sein des professions intermédiaires (entre fonctions d’encadrement et d’exécution). Et l’inquiétude domine pour la suite, inquiétude confirmée par les enquêtes de conjoncture de l’Insee qui ne cessent de souligner un pessimisme fortement ancré parmi les ménages.
Les syndicats FO sont en première ligne de la mobilisation pour les salaires
Résultat, le pouvoir d’achat est en berne et la consommation des ménages, pourtant moteur de la croissance, continue de stagner. Et ce ne sont pas les mesures inscrites dans les projets de budget et débattues au Parlement qui vont dissiper les inquiétudes. Présenter aux travailleurs la facture du « quoi qu’il en coûte » – notamment l’année blanche pour les rémunérations de la fonction publique et les prestations sociales – n’est pas de nature à redonner de la confiance. Ceux qui le peuvent épargnent davantage, en attendant des jours meilleurs, et les autres peinent à boucler les fins de mois.
Partout où ils sont présents, les syndicats FO sont en première ligne de la mobilisation pour les salaires. Pour défendre nos droits et nos conquêtes sociales, faire avancer nos revendications dans tous les lieux dédiés à la négociation collective, obtenir l’amélioration des droits des salariés et de leurs conditions de travail, FO est au rendez-vous !