Après cinq mois de mobilisation contre une réforme des retraites qu’il s’est entêté à mener malgré un rejet massif de l’opinion et des travailleurs (à près de 95 %), le gouvernement tient toujours le même discours. La Première ministre, Élisabeth Borne, estimant qu’on est sorti des tensions
, martelait encore le 11 juin sur France 3 : On avait besoin d’une réforme des retraites.
Le 6 juin cependant, date d’une quatorzième journée d’actions à l’appel de l’intersyndicale (qui se réunira le 15 juin), les travailleurs venaient de montrer leur détermination à refuser cette réforme qui détériore leurs droits. Et ainsi que l’a redit FO à maintes reprises – notamment le 16 mai lors d’une rencontre bilatérale à Matignon –, il est hors de question de tourner la page. Il n’y a que le président de la République et sa Première ministre pour croire qu’on peut la tourner !
, déclarait ainsi le 8 juin à Angers le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot, rappelant que la réforme répond juste à une logique politique, elle ne relève pas d’un problème financier
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Dans le combat contre la réforme des retraites, on ne peut compter que sur nous
Quant à la participation de FO à une « conférence sociale » initiée par le président de la République... : Non, on ne se rendra pas à l’Élysée. Nous ne nous laisserons pas instrumentaliser par ce coup de com.’
Car si l’exécutif prétend désormais vouloir un dialogue avec les syndicats – cela après avoir refusé de les rencontrer depuis de longs mois –, les faits sont têtus. Le 4 juin étaient ainsi publiés les deux premiers décrets d’application de la réforme, relatifs au recul de l’âge légal de départ et à l’accélération du calendrier Touraine. Par ailleurs, après une réforme amputée de ses débats au Parlement, adoptée à coup de 49.3 et promulguée à vitesse grand V, le gouvernement a une fois de plus tout entrepris début juin pour bloquer l’examen d’une proposition de loi demandant l’abrogation de la réforme. Dénaturée, vidée de sa substance, – la majorité gouvernementale invoquant l’aggravation d’une charge publique et ayant dégainé l’article 40 de la Constitution –, le groupe initiateur du texte a retiré cette proposition le 8 juin. Le Parlement est juste une chambre d’enregistrement,
Et continuer le combat pour obtenir l’abrogation de la réforme. Valérie Forgeront