Hélène Ségault, secrétaire générale de FO-Insee : C’est trop intéressant d’être dans le combat

InFO militante par Sandra Déraillot, L’inFO militante

Depuis son établissement Insee de Chamalières, Hélène, auvergnate d’adoption, n’a eu de cesse de batailler pour défendre ses collègues. Depuis 2020, à la tête du syndicat national FO de l’Institut, cette femme engagée est d’autant plus dans la lutte pour les droits des agents.

Une réelle augmentation du pouvoir d’achat, revaloriser le point d’indice à hauteur de 10 %, se battre pour la refonte des grilles indiciaires, les combats à mener sont nombreux, liste Hélène Ségault, secrétaire générale du syndicat national FO de l’Insee. Et pour l’Institut national de la statistique et des études économiques, relevant du ministère de l’Économie et des Finances, elle entend poursuivre la lutte « afin de conserver [nos] effectifs. Ils fondent comme neige au soleil depuis la réforme territoriale ». Ainsi, l’établissement dans lequel elle travaille depuis 2006 est passé de 120 à 50 agents.

Dans la vie d’Hélène (qui devrait déjà être en retraite, précise-t-elle) il y a plusieurs chapitres. Entrée à l’Insee en 1975 après un bac économie et statistiques, elle y travaille huit ans avant de quitter sa ville (Nancy) pour élever ses enfants à la campagne. Sa mise en disponibilité s’achève en 2006 quand, les trois petits devenus adultes, elle se sépare de son mari et décide de reprendre son activité professionnelle. Elle vit alors en Lozère et choisit le poste disponible le plus proche, « contrôleur » à Chamalières, dans le Puy-de-Dôme. J’y ai travaillé sur les données d’état civil et à présent sur le recensement.

Séduite par la bonne petite équipe de l’UD

En 2008 surgit un conflit d’envergure nationale lorsque la direction générale de l’Insee annonce le départ de son siège de la banlieue parisienne vers Metz. Nous nous sommes mobilisés pour les camarades parisiens, et c’est ainsi que j’ai découvert FO, se souvient Hélène. Il y avait une bonne petite équipe à l’UD, alors en 2010 j’ai adhéré.

Hélène prend illico la fonction de secrétaire de section de l’Insee Chamalières. J’ai presque regretté de m’être isolée si longtemps en Lozère, explique-t-elle. C’est tellement enrichissant d’être à l’UD. Ça crée des liens. On rencontre beaucoup de monde, dans tous les secteurs. On est tout le temps actif. Idéal pour celle qui n’aime pas rester derrière un bureau. Elle prend progressivement des responsabilités : en 2013 elle entre à la commission exécutive du syndicat national, intègre le bureau en 2017 puis devient secrétaire générale en 2020. Agent de catégorie B, elle dédie près de 75 % de son temps à ses activités syndicales.

La défense de tous, dont les plus précaires

 Pour moi, le syndicalisme c’est la défense des agents, y compris les contractuels. Quand on obtient quelque chose pour les agents ils en sont souvent exclus. Or sans ces enquêteurs il n’y aurait aucun relevé. Sans eux pas d’indice des prix tous les mois, ni de statistiques solides. Parmi les améliorations conquises : l’accès aux arrêts de travail pour les contractuels, la prise en charge de leur matériel de travail... Et une enveloppe annuelle de 300 000 euros répartie entre eux au titre de primes diverses.

Alors, même s’il lui reste peu de temps pour s’occuper de son jardin et pédaler dans les monts d’Auvergne, pas question de lâcher. C’est trop intéressant d’être dans le combat, même s’il n’apporte pas une victoire immédiate, tel celui, toujours en cours, contre la réforme des retraites. À l’Insee nous avons eu 25 % de grévistes le 19 janvier. Dans une institution où ça plafonne habituellement autour de 2 % à 3 %... On a réussi notre mobilisation. Et même plus largement, dans mon département et dans d’autres, FO a réussi à gagner de nouvelles adhésions chez les enseignants, les salariés du privé. Et à l’Insee, de plus en plus d’enquêteurs nous rejoignent.

Sandra Déraillot Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

Sur le même sujet