Parmi les 57 milliards d’euros consacrés au grand plan d’investissement 2018-2022
concocté pour le gouvernement par l’économiste Jean Pisani-Ferry, cinq milliards seront destinés à la transformation numérique
du système de santé. Objectif annoncé : une amélioration de la qualité des prises en charge
et une réduction des dépenses
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Mieux coordonner la prise en charge du patient
Le plan quinquennal du gouvernement prévoit la numérisation des hôpitaux et de leur environnement pour 420 millions d’euros d’investissements et une prise en charge mieux coordonnée du patient, notamment entre la ville et l’hôpital, avec un programme e-parcours (130 millions d’euros).
Quid de la confidentialité des données de santé ?
Sont également au programme le doublement du nombre de maisons de santé et de centres de santé (400 millions d’euros), le déploiement de la télémédecine (50 millions d’euros) et d’outils d’intelligence artificielle, avec la mise en place de bases de données cliniques et biologiques (100 millions d’euros) et le développement d’un socle technologique pertinent pour le système national des données de santé
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Pour Jocelyne Marmande, il conviendra de rester très vigilant sur la confidentialité des données en santé
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Remplacement de la visite physique chez le médecin : attention aux dérives
La secrétaire confédérale en charge de la Protection sociale se montre également circonspecte sur la télémédecine : FO n’y pas fondamentalement défavorable si elle a un but pédagogique et de complémentarité de diagnostic, mais notre inquiétude porte sur la dérive du remplacement de la visite physique chez un médecin. Le praticien doit voit le malade dans son ensemble
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Un nouveau plan d’économies pour l’hôpital
Concernant l’hôpital, la fédération des services publics et de santé FO (SPS-FO) pointe un paradoxe :
S’il ne faut pas nier les apports que peut présenter le développement du numérique, n’oublions pas que dans le même temps, on gèle des crédits à l’hôpital, on ferme des lits et des activités, on supprime des milliers d’emplois aidés, bref, on réduit la voilure, ce qui participe à la désertification médicale
, analyse Luc Delrue, de la Fédération des services publics et de santé FO (SPS-FO).
Au moment où le gouvernement annonce un nouveau plan d’économies, quinquennal à l’hôpital pour réduire les dépenses d’assurance maladie, ce grand plan d’investissement ne peut pas lever nos inquiétudes
, résume-t-il.