La « légère augmentation » de l’inflation en avril (+1.2% sur un an) est induite par « la moindre baisse des produits manufacturés, en partie compensée par une légère décélération des prix de l’énergie, de l’alimentation et des services ».
Concrètement la hausse des prix des produits alimentaires qui s’élevait (sur un an) à 0.8% en mars a connu (sur un an) en avril un léger repli à 0.7%. La baisse des prix des produits manufacturés qui était de -0.6% sur un an en avril 2016 et s’était même enfoncée (sur un an) à -1% en mars 2017 connait « une moindre baisse » sur avril.
Ainsi sur un an, la baisse des prix des produits manufacturés s’établit à -0.7%. Les prix de l’énergie qui ont connu une forte hausse depuis un an (+9.9% en mars sur un an) connaissent un très léger repli à 9.3% de hausse sur un an en avril. En hausse de 1.1% en mars sur un an, les prix des services comme ceux de l’énergie marquent une très légère décélération sur un an en avril (+1%) analyse l’Insee
Sur un mois, avec +0.1% de hausse des prix en avril, l’inflation est en repli par rapport à mars, mois qui affichait une hausse des prix de +0.6%.
Cela marque un « net ralentissement » indique l’Insee analysant les raisons de ce recul. Il serait dû « à celui, saisonnier, des prix des produits manufacturés. Les prix des produits pétroliers et des produits alimentaires baisseraient encore, mais moins que le mois précédent. Enfin, les prix des services accéléreraient un peu du fait des services de transport ».
L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), indicateur qui permet rappelle l’Insee « d’apprécier le respect du critère de convergence portant sur la stabilité des prix, dans le cadre du traité de l’Union européenne, traité de Maastricht » indique quant à lui en avril (et sur un an) une hausse des prix de 1.4%. Cette hausse était la même en mars.
En revanche sur un mois souligne l’Insee, l’IPCH qui permet des comparaisons européennes des taux d’inflation « ralentirait nettement à +0.1% en avril après +0.7% en mars ».
La consommation des ménages en repli
Les fins de mois signifiant l’arrivée des différents indicateurs économiques… L’on apprend ainsi ce 28 avril que la croissance française (le Produit intérieur brut/PIB) s’établit à 0.3% sur les trois premiers mois de l’année 2017. Cela traduit un ralentissement par rapport au dernier trimestre 2017 qui affichait une croissance de 0.5%. Selon l’Insee, ce fléchissement est notamment dû à un recul de la consommation des ménages.
La consommation des ménages augmente en effet de 0.1% pour ce premier trimestre contre +0.6% au dernier trimestre 2016. Si la consommation alimentaire augmente un peu (+0.3% contre -0.3%), celle des biens fabriqués recule. Leur croissance se replie à 0.4% ce trimestre contre 1% au dernier trimestre 2016.
Pour l’économiste Mathieu Plane de OFCE (observatoire français des conjonctures économiques) « on est dans une reprise molle, on ne voit pas vraiment d’accélération ».
Par ailleurs indique l’économiste la croissance devrait ralentir au premier trimestre « parce qu’on a une remontée de l’inflation qui va venir percuter le pouvoir d’achat » des ménages. Par ailleurs le fort taux de chômage pèse aussi sur l’économie.
A quand des hausses de salaires ?
Le retour à une inflation au-dessus de zéro –contrairement au niveau de l’inflation jusqu’au début 2016- ne signifie pas pour autant une hausse des salaires (ni des prestations sociales), les revalorisations étant en partie liées à l’inflation passée. .. 0.2% en moyenne en 2016.
Malgré ce repli de la croissance au premier trimestre et une croissance à 1.1% sur l’année 2016, le gouvernement a maintenu sa prévision de croissance pour l’année 2017 à 1.5%.
Selon différents organismes européens et internationaux, cette prévision est optimiste. Pour eux, la croissance française pour 2017 se situera à 1.4%. La banque de France l’évalue elle à 1.3%.
On apprenait aussi ce 28 avril par Eurostat (l’office européen des statistiques) que l’inflation s’établit en avril à 1.9% contre 1.5% en mars dans la zone euro. Cette forte augmentation de l’inflation dans les dix-neuf pays de la zone euro due selon les analystes à des effets saisonniers questionne toutefois la politique que mènera à l’avenir la BCE (la banque centrale européenne).
Celle-ci a annoncé le 27 avril sa décision de conserver pour le moment ses mesures monétaires en cours (dont des taux d’intérêt très bas) en attendant une inflation inférieure mais proche de 2%. Pour la BCE, la reprise économique « est de plus en plus solide » en zone euro.
Les salariés ne demandent qu’à le constater à travers des hausses de salaires.