– Comment jugez-vous la situation actuelle ?
« Je n’ai jamais connu une situation aussi dramatique. Je sens un vrai mécontentement. Tous les gens se demandent : Où va-t-on ? Si pour l’instant, la mobilisation des gens se limite au secteur ou à l’entreprise qui les concerne, il pourrait aussi se produire un événement qui mette le feu aux poudres et les gens dans la rue. Pendant ce temps-là, le gouvernement ne bouge pas et reste dans sa logique de restriction budgétaire... Et pourtant, quand on a une politique économique qui ne marche pas, on en change.... »
– Que proposez-vous ?
« Notre responsabilité, c’est d’offrir des perspectives aux salariés. Pour cela, nous organisons un rassemblement national à Paris, le 16 décembre. Une manière de lancer un avertissement au gouvernement, contre sa politique d’austérité qui est suicidaire socialement, économiquement et démocratiquement. Il y a deux-trois mesures d’urgence à prendre : soutenir la consommation, l’investissement public et aider les entreprises, mais en ciblant les aides. Le problème est qu’actuellement, le gouvernement accorde 41 milliards d’aide aux entreprises et baisse les dépenses sociales de 50 milliards. »
– Vous craignez pour le service public...
« Évidemment, je viens d’ailleurs de sortir un livre Il faut sauver le service public avec des cas concrets de remise en cause... Sans oublier qu’avec la montée du chômage et de la précarité, il y a un accroissement des tensions et que les employés de la police, des hôpitaux, etc. se retrouvent en première ligne. »